Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

La Chine en Asie centrale, un nouvel acteur de sécurité en zone d’influence russe

Articles
|
Date de publication
|
Image de couverture de la publication
1024px-thumbnail.jpg
Accroche

Que veut la Chine en Asie centrale ? La Chine est de plus en plus présente en Asie centrale, depuis les années 1990, dans les domaines économique et sécuritaire. Sur le plan économique l’attrait de la Chine pour l’Asie centrale a d’abord été motivé par les ressources énergétiques, notamment les hydrocarbures kazakhs puis turkmènes, ainsi que par les débouchés potentiels sur de nouveaux marchés d’exportation. Depuis l’annonce du lancement de l’initiative de « Ceinture économique de la route de la soie » par le président Xi Jinping au Kazakhstan en 2013, les accords commerciaux et projets d’infrastructures d’énergie et de transport portés par Pékin s’y multiplient.

Image principale
caucasus_central_asia_political_map_2000.jpg
Corps analyses

Dans le domaine sécuritaire, la Chine s’implique de diverses manières, tant sur le plan bilatéral que multilatéral. Toutefois, l’engagement chinois dans la sécurité peut s’avérer sensible dans une région historiquement dominée par la puissance russe.

Pourtant, l’implication de la Chine dans la sécurité en Asie centrale ne semble pas créer de rivalité entre Moscou et Pékin. Cela s’explique par la nature de l’implication chinoise, limitée et circonscrite à la protection des frontières, loin des velléités d’influence stratégique sur les pays d’Asie centrale qu’on lui prête parfois et des ambitions d’établir des alliances militaires. La stratégie chinoise en Asie centrale, que l’on peut qualifier d’égocentrique, sert en réalité des intérêts nationaux strictement intérieurs, plutôt qu’une volonté expansionniste. De même pour le domaine de la sécurité, Pékin se préoccupe de la stabilité de son voisinage proche en premier lieu pour la sécurité de son territoire national, dont la principale menace aujourd’hui est le terrorisme jihadiste.

La Chine est donc un acteur de sécurité en Asie centrale, et un acteur de plus en plus actif sur le plan de la coopération tant bilatérale que multilatérale. Mais les motivations qui poussent Pékin à s’impliquer dans les questions de sécurité régionale n’en restent pas moins limitées à des intérêts strictement nationaux et intérieurs. La Chine ne montre pas de signe d’une volonté de remplacer la Russie comme puissance dominante en Asie centrale. Ainsi, la République populaire de Chine ne constitue pas, en l’état actuel des choses, un concurrent stratégique pour la Russie. De son côté, Moscou considère Pékin comme un concurrent économique dans sa sphère d’influence, mais, tout en restant vigilante, ne semble pas préoccupée outre mesure par le rôle de la Chine en matière de sécurité.

Compte tenu du contexte sécuritaire volatil, une crise sécuritaire majeure en Asie centrale ou dans le nord de l’Afghanistan pourrait entraîner un changement de posture des puissances russe et chinoise. Toutefois, à horizon prévisible, il est très peu probable que la Chine dispose de la capacité militaire et de la volonté politique pour intervenir directement sur le théâtre (ou alors de manière limitée dans des zones frontalières comme au Tadjikistan par exemple), contrairement à la Russie. Dans un contexte de crise, Pékin pourrait apporter un soutien utile, mais Moscou resterait la garantie de sécurité numéro un.

 

Retrouvez l'intégralité de l'article sur le site Diploweb.com : La Chine en Asie centrale, un nouvel acteur de sécurité en zone d’influence russe

 

Decoration

Contenu disponible en :

Partager

Decoration
Auteur(s)
Photo
marc_profil_ifri.jpg

Marc JULIENNE

Intitulé du poste
Directeur du Centre Asie de l'Ifri
Image principale
Gros plan sur le monde asiatique
Centre Asie
Accroche centre

L’Asie est le théâtre d’enjeux multiples, économiques, politiques et de sécurité. Le Centre Asie de l'Ifri vise à éclairer ces réalités et aider à la prise de décision par des recherches approfondies et le développement d’une plateforme de dialogue permanent autour de ces enjeux.

Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

Le Centre Asie entretient des relations institutionnelles suivies avec des instituts de recherche homologues en Europe et en Asie et ses chercheurs effectuent régulièrement des terrains dans la région.

Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

Image principale

La coopération de sécurité maritime dans le Pacifique

Date de publication
06 décembre 2024
Accroche

La France joue un rôle important dans la sécurité maritime du Pacifique, notamment à travers la participation active de ses territoires d'outre-mer et la contribution de ses forces armées stationnées aux initiatives de coopération régionale.

Image principale

L'IA et les normes techniques en Chine et dans l'UE : Priorités divergentes et le besoin de terrain d'entente

Date de publication
31 octobre 2024
Accroche

Vu le potentiel hautement perturbateur de l'IA, la coopération mondiale en matière de sécurité et de gouvernance de l'IA est primordiale. Cependant, le potentiel profondément transformateur de l'IA garantit également qu'un niveau élevé de concurrence et de rivalité systémique est probablement inéluctable. Comment l'UE peut-elle gérer au mieux sa relation complexe avec la Chine dans le domaine de l'IA afin d'assurer un niveau nécessaire de coopération malgré la concurrence et les rivalités ? 

Image principale

L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale

Date de publication
13 novembre 2024
Accroche

Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.

Image principale

La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées

Date de publication
07 octobre 2024
Accroche

La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué  » (内卷).

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
1024px-thumbnail.jpg
La Chine en Asie centrale, un nouvel acteur de sécurité en zone d’influence russe, de L'Ifri par
Copier