La relation avec l'Union européenne est aujourd'hui un facteur déterminant pour la conduite des réformes en Turquie, mais le coût de l'ajustement est important : le processus de reprise de l'acquis communautaire est long et certains dossiers politiques (stabilité des institutions, question des minorités religieuses, Chypre...) posent des problèmes récurrents.
L'évolution de la relation euro-turque dévoile ainsi certaines fragilités internes de la Turquie. La relation franco-turque reflète en partie ces difficultés, mais elle connaît aussi des tensions liées aux mutations que subissent les sociétés, les systèmes politiques et la structure économique des deux pays.
Il apparaît en tout état de cause important d'évaluer l'état de la relation politique, économique et culturelle entre la France et la Turquie et de comprendre les raisons de son évolution. A moyen terme, il importe de nouer de nouveaux partenariats pour assurer le développement d'un rapport plus réaliste et harmonieux entre les deux pays.
L'Ifri se pose aujourd'hui en point focal d'un dialogue franco-turc renouvelé, afin de surmonter approximations, perceptions erronées et désaccords conjoncturels. Il s'agit particulièrement d'offrir aux acteurs des sociétés civiles, qu'il s'agisse des intellectuels, de la communauté d'affaires, du milieu associatif ou des médias, des occasions de communiquer à l'abri des aléas diplomatiques.
Le Programme Turquie Contemporaine prévoit ainsi d'encourager le dialogue franco-turc sur trois plans complémentaires : débat d'idées, dialogue des affaires et dialogue des médias.