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Ukraine : le rôle de la Turquie

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invitée de Christine Ockrent dans "Affaires étrangères" sur

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Alors que le pays a organisé à deux reprises des négociations entre Kyiv et Moscou, quelle est la marge d’action du président Erdogan ? Son jeu d’équilibrisme peut-il durer ?

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Recep Tayyip Erdogan et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 3 mars 2022
Recep Tayyip Erdogan et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 3 mars 2022
Présidence de la République de Turquie
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En ce samedi de Pâque orthodoxe, Marioupol n’en finit pas d’agonir, Vladimir Poutine a déjà crié victoire, un de ses généraux revendique la totalité du Donbass et du sud de l’Ukraine, le président Zelensky réclame davantage d’armements et les perspectives de négociations pour mettre un terme à la barbarie russe semblent évanouies. Il reste cependant un acteur de ce conflit, le seul auquel sa diplomatie mais aussi sa géographie confèrent une possibilité d’intervenir, c’est bien la Turquie. 

Culte de l'homme fort

Par deux fois déjà, à Antalya puis à Istanbul le mois dernier, les Turcs ont organisé des discussions entre les deux camps. Sans résultat, au grand dam du président Erdogan qui y voyait la consécration du rôle majeur qu’il entend donner à son pays dans la recomposition géopolitique du moment. 

Les atouts dont il dispose demeurent. Sacrifiant au même culte de l’homme fort, il entretient avec son homologue russe des relations personnelles qui tanguent au gré de leur implication commune en Syrie, mais qui sont réelles. Membre de plein droit de l’Alliance Atlantique, la Turquie a clairement choisi le camp de l’Ukraine dès le début de la guerre, ses drones ont même fait la différence dans le repli des forces russes vers le Donbass, mais Ankara n’a souscrit à aucune des sanctions économiques contre Moscou. 

La géographie lui accorde un atout de poids dans la longue histoire impériale partagée entre Russes et Ottomans : les détroits du Bosphore et des Dardanelles sont sous son contrôle, il reste fermé à la marine russe, affaiblie depuis la destruction de son navire amiral par deux missiles ukrainiens la semaine dernière. 

Dans quelle mesure les difficultés de son économie, l’inflation galopante, le tiennent-elles à la merci du chantage énergétique de la Russie ? Quels sont les moyens de pression de l’OTAN ? Des élections législatives et présidentielles doivent avoir lieu en juin l’an prochain. La situation économique et la crise internationale modifient-elles en interne les rapports de force politiques ?

Intervenants

- Dorothée Schmid, chercheuse, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'IFRI

- Deniz Ünal, économiste et rédactrice en chef de la collection Panorama du CEPII, auteure du rapport 2019 sur "L'onde de choc du Brexit sur la maison Europe et la France"

- Bayram Balci, Directeur de l'Institut français d'études anatoliennes à Istanbul

- Marc Pierini, ancien ambassadeur de l'Union Européenne en Turquie, de 2006 à 2011, chercheur à Carnegie Europe à Bruxelles

 

> Ecouter l'émission sur le site de France Culture

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Dorothée SCHMID

Intitulé du poste

Responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri

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Recep Tayyip Erdogan et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 3 mars 2022
Présidence de la République de Turquie