Le conflit fait des milliers de victimes sans qu'on puisse précisément avancer un chiffre. Il y aurait huit millions et demi de personnes déplacées internes dans les pays frontaliers et on estime que vingt-cinq millions de personnes ont par ailleurs besoin d'aide humanitaire. Le pays est au bord de la famine. Le conflit n'est pas épargné par les fléaux des violences sexuelles et de l'enrolement des civils dans les groupes armés. Cette semaine, une conférence internationale sur le Soudan avait lieu à Paris au cours de laquelle deux millions et demi d'euros ont été annoncés par Emmanuel Macron, bien en dessous des besoins colossaux du pays.

Depuis que le conflit a commencé en avril 2023, il y a une division de fait du pays. La partie orientale du Soudan est sous le contrôle de l'armée tandis qu'une majorité de la partie occidentale se trouve sous le contrôle des forces de soutien rapide du général Hemeti. Il y a également quelques zones dans les régions du Kordofan et du Darfour qui sont tenues par des groupes armés, qui prééxistaient à ce conflit. Ce sont des groupes locaux qui, depuis longtemps, exercent une influence dans leur zone et qui ont par ailleurs signé, pour la majorité d'entre eux, l'accord de Djouba de 2020, qui était un accord conclu avec le gouvernement soudanais de l'époque pour mettre fin à leur rebellion.

Invité :

Thierry Vircoulon, chercheur associé et coordinateur de l'Observatoire de l'Afrique centrale et australe au Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri.

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