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Que fait l'armée française en Irak ?

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L’Elysée a annoncé la mort en opération d’un soldat français des forces spéciales, Nicolas Mazier, le lundi 28 août. C’est le troisième militaire français qui perd la vie en 10 jours sur le sol irakien. Quelles sont les raisons de cette présence et que représente la menace terroriste sur place ?

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Une résurgence de Daesh en Irak ?

Ce troisième décès en dix jours ne signifie pas pour autant une résurgence de l’Etat islamique en Irak pour Héloïse Fayet, chercheuse au centre des études de sécurité de l’Ifri :

 "La capacité de l'Etat islamique à conduire des opérations complexes ne semble pas plus élevée qu’en 2016 ou en 2017. Il est néanmoins vrai que cela nous rappelle que Daesh existe toujours en Syrie et en Irak et que le groupe n’existe pas juste en Afrique”.

Les résidus de la coalition internationale

De 2014 à 2019, la coalition internationale menée par les Etats-Unis a œuvré pour le délogement de l’Etat islamique et de son khalifa sur l’Irak et la Syrie. Héloïse Fayet précise :

"S’il reste quelques contingents américains, on compte surtout presque 300 militaires français, présents sur le territoire dans le cadre de l’opération Chammal au Moyen-Orient". Ces effectifs français ont pour mission de participer à la formation des soldats irakiens, dont l’armée ne s’est jamais vraiment relevée de son démantèlement en 2003 par les Américains. “Il reste une culture sclérosée de l’armée irakienne, et les procédures informatiques n’existent pas. les ordres d’opération, ou les plans de vols sont transmis sur des boucles WhatsApp entre généraux et militaires irakiens, ce qui ne facilite pas la coordination” d'après Héloïse Fayet.

Les forces françaises apportent alors une aide tactique et informatique aux troupes irakiennes.

Des intérêts diversifiés

Les intérêts de la présence française en Irak sont d’abord stratégiques.

Selon Héloïse Fayet, “il y a une volonté d’asseoir la stabilité du pays, que la France souhaite transformer en pivot régional, et de faire émerger un axe de pays un peu moins vulnérables aux influences étrangères.”

De plus, l’exploitation du gaz et du pétrole par TotalEnergies dans le sud du pays nécessite une stabilité militaire régionale qu’apporte l’armée française.

> Une émission à écouter sur le site de France Culture

 

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

Intitulé du poste

Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri