Si les manoeuvres russes en Ukraine focalisent aujourd'hui les attentions de la communauté internationale, la coopération aéromaritime sino-russe se renforce dans le même temps en Extrême-Orient, afin de démontrer aux États-Unis, et à leurs alliés, la puissance militaire des deux pays et la force de leur nouveau partenariat stratégique. 

Entre 2003 et 2021, les deux pays ont participé à plus de soixante exercices militaires communs, avec une nette accélération depuis 2013 et la tenue d'exercices stratégiques sur leurs territoires respectifs. La Russie et la Chine ont organisé des exercices majeurs en Russie dès 2018, en particulier les exercices Vostok 2018 et Tsentr 2019. Depuis, les exercices sino-russes ont continué de croître en densité comme en fréquence. Les récents exercices stratégiques, tel Zapad 21 tenu en août 2021, ont confirmé une volonté d'approndissement multimilieux. 

Activité intense dans le Pacifique

La décision du président chinois Xi Jiping de publier une déclaration conjointe en février 2022 - quelques semaines seulement avant que la Russie envahisse l'Ukraine - a démontré que la Chine souhaitait redoubler d'efforts dans les relations militaires sino-russes, à tel point que cette cooperation militaire est aujourd'hui devenue la principale ligne d'effort de la relation bilatérale entre les deux pays. Depuis les débuts de la guerre en Ukraine, on observe en effet un nombre croissant de patrouilles aériennes ou d'exercices et déploiements navals conjoints en Extrême-Orient et dans le Pacifique. Mais toujours dans des zones éloignées du conflit ukrainien.

La Chine et la Russie ont élargi leur coopération en menant des patrouilles aériennes et navales conjointes, depuis 2019 et 2021, essentiellement dans les mers du Japon et de Chine orientale ou dans le Pacifique occidental. Depuis la guerre en Ukraine, ces activités aéromaritimes suivent une tendance haussière dans cette région. 

C'est ainsi qu'en mai 2022, soit trois mois après le début de la guerre en Ukraine, les deux pays ont organisé une patrouille aérienne conjointe au-dessus de la mer du Japon et de la mer de Chine orientale, en marge du sommet du Quad (quadrilateral strategic dialogue) organisé à Tokyo. À la mi-juin, quatre bâtiments de combat chinois ont croisé dans le sud-ouest du Japon avant d'être rejoints par cinq bâtiments russes, procédant alors à une forme d'encerclement du pays. Et en juillet, deux frégates chinoise et russe sont entrées dans les eaux contiguées des Îles Senkaku, revendiquées par le Japon. 

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