On le sait peu en Allemagne, mais en France, on a longtemps craint un ministre des Finances, Lindner. Dans les débats télévisés, on parlait par exemple de lui et de son FDP en ces termes : « L'ennemi de la France, ce sont les libéraux ».

Concrètement, on reproche au FDP allemand en France son « orthodoxie financière », c'est-à-dire sa politique budgétaire stricte. Même la CDU, dit-on en France, s'est entre-temps inscrite dans une « vision plus européenne de la finance ».

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Des combats mis en scène avec l'adversaire qui fait peur

• Macron est donc en campagne électorale. Il faut en tenir compte, explique le politologue français Paul Maurice. Les combats avec l'Allemagne sont également un peu mis en scène - même si l'on est un ami de l'Allemagne et très européen.
• Pour le président français, le ministre allemand des Finances, qui surveille la plupart du temps scrupuleusement la caisse et garde un œil sur la peur allemande de l'inflation, est l'adversaire idéal, estime Paul Maurice de l'Institut français des relations internationales. Et il rappelle que Wolfgang Schäuble occupait ce poste en 2013 et qu'il était également considéré comme une « bête noire » pour la France.

Bête noire - sous-entendu : un adversaire qui fait peur. Les libéraux ne sont donc pas les seuls à susciter le scepticisme en France, les politiciens financiers rigoureux de tous bords le sont aussi.

Des dettes communes en cas de pandémie - un début ?

Mais depuis la pandémie, d'autres règles s'appliquent. En effet, avec le fonds de reconstruction et le programme de crédit SURE, les Etats membres de l'UE ont pour la première fois émis des obligations européennes communes et font donc des dettes communes. Montant total : environ 850 milliards d'euros. Avant la crise de Coronavirus, cela aurait été inimaginable.

• Mais une fois de plus, on constate à quel point la France et l'Allemagne portent un regard différent sur ce plan de reconstruction. Selon le politologue Paul Maurice, il s'agit pour la France d'un début d'avenir. Des hommes politiques allemands comme Christian Lindner et Olaf Scholz y voient en revanche une exception.
• Il se pourrait donc que Christian Lindner ressuscite comme un épouvantail dans le débat français après la pandémie. Cependant, Paul Maurice en est certain, tout ne sera pas mangé aussi chaud que cuisiné à Paris.

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>> Lisez l'article original en allemand, paru sur le site de la Bayerischer Rundfunk : « Deutscher Finanzminister als Schreckgespenst Frankreichs »