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L’AfD et le Front national convergent en amont des élections

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La dérive à droite du parti anti-euro Alternative für Deutschland (AfD) l’a rapproché du Front national, dont il se tenait jusqu’alors à l’écart. Les deux formations se retrouvent notamment sur leur position vis-à-vis de la Russie.

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Le tournant date d’il y a un an. En avril 2016, le député européen allemand Marcus Pretzell, membre de l’AfD, avait rallié le groupe du Front national au Parlement européen, l’Europe des Nations et de Libertés (ENL).

Auparavant membre du groupe ECR, mené par les conservateurs britanniques, l’eurodéputé du parti anti-européen allemand ainsi que les six autres membres de sa formation avaient été poussés vers la sortie par les Torries, inquiets de la droitisation du parti allemand.

Résultat, sur les 7 élus, 5 ont décidé de rester dans le groupe ECR et quitté l’AfD, dont le fondateur du parti Bernd Lucke.  Beatrix von Stroch a quant à elle  a rejoint le groupe EFDD, formé par Nigel Farage, jugeant le FN trop « socialiste » à son goût.

Jeune formation, l’AfD s’est tenue à l’écart du Front national durant les premières années de son existence. « L’AfD a d’abord pris ses distances par rapport au FN en disant qu’ils étaient trop à droite. Mais aujourd’hui, la coprésidente du parti Frauke Petry a rencontré Mme Le Pen, et un député AfD a rejoint le groupe parlementaire », constate Fabian Virchow, professeur à Düsseldorf et spécialiste des questions liées à l’extrême droite en Allemagne.

Les propositions de rapprochements officiels avec la formation de Marine Le Pen n’ont jamais remporté l’unanimité lors des congrès du parti.  Mais depuis sa création il y a quatre ans, les positions politiques de l’AfD se sont durcies, et sa position sur l’échiquier politique allemand s’est renforcée.  « Il y a une radicalisation permanente de l’AfD, mais aussi une installation durable du parti dans le paysage politique allemand », affirme Hans Stark, secrétaire général du Cerfa et professeur à l’Université Paris-Sorbonne

« En 2013, l’AfD a obtenu 4,7% aux élections législatives et n’a donc pas pu entrer au Bundestag. Mais en 2014, elle a remporté 7% des votes aux élections européennes et a donc obtenu 7 sièges ; puis en 2016, la formation a obtenu plusieurs succès dans les élections régionales. Enfin,  les derniers sondages montrent que si les intentions de vote ont légèrement fléchi, le parti se maintient au-dessus des 10% pour les prochaines législatives, ce qui représente entre 70 et 100 sièges de députés » assure Fabian Virchow, lors d’une conférence sur l’AfD organisée par l’Institut Français des Relations Internationales (Ifri) à Paris.

Positionnement évolutif

Un des principaux axes du parti allemand se dessine autour de la critique de l’Union européenne. « Selon elle, le contribuable allemand n’a pas à supporter certains coûts inhérents à l’appartenance à l’UE, notamment celui du sauvetage de la Grèce » explique le professeur.

À l’image du Front national, le parti rejette « la société multiculturelle, la diversité religieuse en stigmatisant notamment les musulmans, et défend un renforcement des rôles traditionnels des sexes et de la famille », détaille Fabian Virchow.

Sur le plan économique, les deux formations se rejoignent sur la volonté de supprimer l’euro, mais aussi sur les mesures destinées à protéger les classes ouvrières, à l’instar du Front national.

Un rapprochement de raison

« Il y a beaucoup de points communs dans les programmes des deux partis et dans leur vision du monde, notamment la renationalisation, le retour à l’État, le refus de la Turquie, de l’immigration, le retour de la souveraineté nationale et les relations avec la Russie », résume Fabian Virchow.

La question de la relation avec Moscou pourrait d’ailleurs faire davantage converger à l’avenir les intérêts des deux partis d’extrême droite des deux plus importants États membres de l’UE. « Il pourrait se dégager un axe Paris-Berlin-Moscou », affirme Fabian Virchow.

« Il y a beaucoup de membres de l’AfD qui sont contre les sanctions contre la Russie : qui considère que la politique de Vladimir Poutine est simplement anti-américaine » explique le professeur. Une théorie également défendue par le Front national, qui prône un rapprochement avec Moscou et dénonce les sanctions européennes imposées au Kremlin dans la foulée de l’annexion de la Crimée, estimant que le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie s’est fait à la demande du peuple.

 

Retrouvez l'intégralité de l'article sur le site de EURACTIV.

 

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Hans STARK

Intitulé du poste

Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri