Le moteur franco-allemand semble en panne, depuis quelques années. C’est aussi votre avis ?
Le moteur franco-allemand n’est pas au beau fixe. Ces dernières années, il y a eu beaucoup de sujets compliqués. Deux points, en particulier, sont structurellement problématiques entre la France et l’Allemagne : l’énergie et la défense. Vu l’importance de la relation transatlantique pour l’Allemagne, du nucléaire pour la France. Et forcément, c’est devenu encore plus compliqué avec la guerre en Ukraine, qui a été un catalyseur, notamment à l’automne 2022, avec la crise énergétique. Sur toutes ces questions, la seule solution passe pourtant par un compromis entre la France et l’Allemagne.

Entre Paris et Berlin, tout ne se joue pas que sur ces deux questions ?
On oublie en effet souvent l’aspect affectif entre les deux pays. Pour que cela fonctionne, il faut un feeling or, ici, la relation n’est pas assez fluide pour dépasser les différences. En outre, l’an dernier, les tensions internes dans chacun de ces pays ont empêché de dépasser les difficultés. Je songe aux tensions dans la coalition allemande – le programme négocié en 2021 a été difficile à mettre en œuvre à cause de la guerre en Ukraine. Et en France, le gouvernement n’avait qu’une majorité relative, puis il y a eu la dissolution, cela a créé de l’instabilité.

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