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En Allemagne, une nouvelle coalition qui met l'accent sur l'écologie et la rigueur budgétaire

Interventions médiatiques |

cité par Clément Daniez dans

  L'Express
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Les leaders des sociaux-démocrates, des Verts et des Libéraux ont dévoilé leur contrat de coalition. Comme prévu, Olaf Scholz devrait remplacer Angela Merkel à la chancellerie.

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Certains prédisaient des mois de négociations et Angela Merkel assurant l'intérim à la chancellerie au-delà de Noël. Deux mois auront suffi aux sociaux-démocrates (SPD), aux Verts et aux libéraux (FDP) pour présenter leur accord de coalition. Le poste de chancelier ne faisait aucun doute et revient bien à Olaf Scholz, qui a permis au SPD de terminer en tête des élections du 26 septembre dernier - il doit encore recevoir l'onction du Bundestag, a priori la semaine du 6 au 10 décembre. 

Sans surprise non plus, le portefeuille des Finances est attribué au FDP. Leur chef, Christian Lindner, fervent défenseur de l'orthodoxie budgétaire, est pressenti pour l'occuper. Les Verts obtiennent, eux, les Affaires étrangères, qui devraient échoir à leur co-leader Annalena Baerbock, ainsi qu'un "super-ministère" regroupant Economie et Climat. Selon les médias allemands, il devrait revenir à Robert Habeck, l'autre coprésident des Grünen, probable futur vice-chancelier. Formellement, il reste à chaque parti impliqué de valider ce contrat.

C'est la première fois qu'une coalition de trois formations va diriger l'Allemagne. La rapidité avec laquelle les négociations ont été menées confirme l'envie forte d'accéder aux manettes. A commencer par les Verts et les Libéraux : leur dernière participation à un gouvernement fédéral remonte respectivement à 2005 et 2013.

Les lignes rouges de chacun respectées

En plus des Finances, dont ils avaient fait une condition sine qua non, les libéraux récupèrent les ministères de la Justice, des Transports et celui de l'Éducation et de la Recherche. Le SPD investit la Défense, l'Intérieur, la Santé et deux maroquins clés pour son programme : celui "de la Construction et du Logement", pour tenir la promesse de construire 400 000 nouveaux logements par an, et celui du Travail, pour hausser le salaire minimum à 12 euros de l'heure - le principal engagement d'Olaf Scholz durant la campagne. 

Sur le fond des dossiers également, les trois partis ont réussi à se mettre d'accord.

  • "Les lignes rouges de chacun ont été respectées, comme le respect du frein à l'endettement, auquel tiennent les libéraux, marqué noir sur blanc, à plusieurs reprises, dans le contrat de coalition", constate Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes à l'Ifri

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Le "contrat" de coalition de 177 pages, baptisé "Oser plus de progrès - alliance pour la liberté, la justice et la durabilité", prévoit de mettre l'accent sur la protection de l'environnement et la transition énergétique. Il revient aux écologistes de mener cette ambition avec leur "super-ministère" regroupant Économie et Climat, ainsi que les portefeuilles de l'Agriculture et de l'Environnement (ils ont aussi obtenu le ministère de la Famille).

  • "Le défi pour eux va être de manager tout cela, mais aussi d'obtenir les investissements nécessaires, estime Paul Maurice. Ils comptent sur un pacte avec le privé, comme l'évoquait leur programme et le souhaitent les libéraux, qui ont refusé les hausses d'impôts." 

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La coalition a insisté sur la nécessité d'investir dans la modernisation du pays, dont les infrastructures, en particulier numériques, sont relativement vétustes. Mais aussi dans la jeunesse, l'électorat principal des Libéraux et des Verts :

  • "On sent une volonté de ne pas parler qu'à la population la plus âgée, comme sous Angela Merkel, qui faisait de la stabilité sa priorité", relève Paul Maurice. 

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Cette rigidité budgétaire, inscrite dans l'accord de coalition, ne devrait pas ravir Paris.

  • "Le contrat explique que la mutualisation de la dette doit rester une exception et qu'il faut revenir, après 2023, au pacte de stabilité (limitation des déficits publics à 3% et de la dette à 60% du produit intérieur brut), précise Paul Maurice. Cela ne va pas dans le sens de ce que souhaite la France, qui voudrait réformer le pacte et donner plus de souplesse.

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>> Lire l'article sur le site de L'Express <<

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Paul MAURICE

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