De la guerre en Ukraine à l'affrontement contre l'Occident
Le secrétaire général de l'ONU était à Moscou ce mardi dans l'espoir de négocier des corridors humanitaires avant de se rendre mercredi à Kiev. Le Kremlin est de plus en plus menaçant sur ses intentions dans une guerre qui risque de se prolonger.
Si les Occidentaux tentent de circonscrire le conflit Ukrainien en continuant d'armer le pays pour qu'il se défende contre l'agression de Moscou, le discours russe sur sa guerre contre l'Ouest devient de plus en plus audible.
Selon le général russe Rustam Minnikayev, « nous sommes maintenant en guerre avec le monde entier, comme pendant la grande guerre patriotique, quand toute l'Europe, le monde entier étaient contre nous. C'est la même chose aujourd'hui, ils n'ont jamais aimé la Russie », a rapporté le « Financial Times ».
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« Depuis son discours de Munich de 2007, c'est une réalité pour les Russes. Les élites se sont intoxiquées de ce discours dans lequel l'Occident s'est arrogé tous les droits et cherche à humilier la Russie, explique Tatiana Kastoueva-Jean, chercheuse à l'Ifri. Ils savent que ce conflit est dirigé contre l'influence occidentale, l'Otan et l'Union européenne. Dans cette confrontation, l'Ukraine est la plus petite des poupées russes, la grande matriochka étant la guerre contre l'Occident. »
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Continuer à armer l'Ukraine
Les ministres de la Défense d'une quarantaine de pays se sont retrouvés mardi en Allemagne, à l'invitation des Etats-Unis, pour renforcer l'aide militaire à l'Ukraine sur la base aérienne américaine de Ramstein. L'Allemagne, de son côté, a annoncé la livraison de chars de type Gepard. Les armes lourdes envoyées en Ukraine deviennent une « cible légitime », a prévenu Sergueï Lavrov.
« Il n'y a qu'une défaite militaire qui arrêtera Poutine, estime Tatiana Kastoueva-Jean. Cela va être un conflit long, avec des phases de stop-and-go. Il y aura d'autres paliers. Une Ukraine libre ne sera pas tolérée par ce régime et il va devenir menaçant pour d'autres Etats, comme la Moldavie. »
Mardi, deux détonations ont endommagé une tour radio et, lundi, un bâtiment officiel avait été la cible d'une attaque au lance-roquettes dans la capitale séparatiste de Transnistrie, Tiraspol, à la frontalière de l'Ukraine. La Moldavie a organisé ce mardi une réunion en urgence de son Conseil de sécurité.
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- « Nous sommes dans une phase très incertaine qui n'exclut pas les scénarios de l'extrême », souligne l'experte de l'Ifri. Ni une contagion à d'autres territoires.
« Pour Poutine, la guerre contre l'Occident ne se déroule pas qu'en Ukraine. Après le Mali, le Cameroun est aussi un théâtre de guerre pour lui. Il faudrait aussi qu'on se mobilise sur l'Afrique », prévient Michel Duclos.
> L'article en intégralité sur Les Echos.
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