Attaques en Arabie Saoudite : pourquoi les prix à la pompe ont-ils si peu augmenté ?
Suite à l’attaque, le 14 septembre dernier, de deux sites pétroliers saoudiens, la hausse du prix du baril de pétrole ne s’est pas répercutée sur le prix à la pompe. On s'attendait à une explosion, en réalité c'est un léger sursaut. Suite à l'attaque il y a près de deux semaines par des drones de deux sites pétroliers en Arabie Saoudite, le prix du baril de pétrole est passé de 60,1 dollars, avant l'attaque, à 67,8 dollars quelques heures après.
Une forte hausse qui faisait alors craindre une importante augmentation des prix à la pompe.
Pourtant, dans les stations-service, au 20 septembre, le prix avait bougé de quelques centimes seulement : 2,58 centimes supplémentaires pour le gazole, 2,11 centimes pour le SP95, 1,68 centime pour le SP95-E10, et 1,5 centime pour le SP98.
La production internationale a permis d'absorber le choc
Un sursaut, donc, très loin des 5 centimes d'augmentation annoncés par le gouvernement au lendemain de la crise en Arabie Saoudite.
- Pour Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre Énergie à l'IFRI (Institut Français de Relations Internationales), cette hausse toute relative du prix à la pompe fait sens : « le marché reste bien approvisionné, l'Arabie Saoudite n'est pas le seul pays producteur de pétrole », explique-t-il.
Les États-Unis produisent également du pétrole, par exemple. Au lendemain de l'attaque, le président américain Donald Trump s'était dit prêt à utiliser ses réserves stratégiques, si besoin. Le Brésil et la Norvège sont également en train d'augmenter leur production, selon le chercheur.
Mais alors pourquoi tant d'affolement, au lendemain de l'attaque ? « À ce moment-là, on ne connaissait pas encore l'ampleur des destructions », explique le chercheur. Les attaques contre les sites pétroliers saoudiens ont provoqué une chute brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6 % de l'approvisionnement mondial.
La France dispose de trois mois de réserve de pétrole
- « Finalement, même s'il s'agissait d'une rupture majeure d'approvisionnement, les fondamentaux du marché mondial ont permis d'absorber le choc », poursuit Marc-Antoine Eyl-Mazzega.
- « On ne savait pas non plus quelles seraient les réponses internationales à cet acte terroriste », rappelle-t-il. Les premières réactions du gouvernement américain ont en effet fait craindre une riposte contre l'Iran, accusé par les États-Unis d'être à l'origine de ces attaques, et donc une crise plus durable. « Finalement, les américains sont restés prudents », conclut Marc-Antoine Eyl-Mazzega.
Quoi qu'il arrive, il faudrait une véritable crise, importante et durable avant que la France ne connaisse une pénurie, et donc une explosion des prix du baril. « La loi nous oblige à détenir en stock l'équivalent d'au moins trois mois de consommation de pétrole », poursuit le chercheur. Le temps d'organiser une solution de repli.
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