Après plusieurs années de retard, le 9 juillet prochain, la fusée Ariane-6 devrait prendre son envol depuis la station de Kourou, en Guyane. Un vol très attendu, puisque depuis le dernier vol d’Ariane-5 en juillet 2023, l’Europe n’avait plus aucun moyen de rejoindre l’espace de manière autonome. Un soulagement pour l’Agence Spatiale européenne, après plusieurs années de tensions entre ces 22 États membres, dont les relations se sont tendues à mesure que les problèmes s’accumulaient. Malgré tout, même si le lancement d’Ariane-6 dans l’espace est un succès, les tensions ne s'envoleront pas avec elle, d’un seul coup. Les visions divergent et il n’y a pas de stratégie commune à l’échelle de l’Agence Spatiale Européenne, surtout entre les trois Etats qui pèsent dans ce secteur : l’Allemagne, la France et l’Italie. Si la France veut tout miser sur Ariane, avec de très hauts financements des Etats, les autres voudraient au contraire introduire de la compétition sur le marché européen, afin de laisser plus de place à leurs entreprises, qui se développent sur le modèle du New Space.

Malgré les dissensions, comment fonctionne la coopération entre les trois principales nations spatiales européennes ? Quel seront les bénéfices d’une ouverture à la concurrence sur le marché européen des lanceurs ? Existe-t-il une stratégie commune entre les différents acteurs européens, ou assiste-t-on à un repli national de chacune des puissances spatiales ?

Avec:

• Paul Wohrer Chercheur au programme espace de l’IFRI
• Jean-Pierre Darnis Chercheur associé à la FRS, Fondation pour la recherche stratégique, maître de conférence à l’Université Côte d’Azur
• Laetitia Cesari Doctorante en droit spatial à l’université du Luxembourg et juriste pour le cabinet De Gaulle Fleurance

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