Allemagne, Italie, Pays-Bas… Nos voisins européens peuvent-ils nous apprendre l’art de la coalition ?
Pour les Allemands, les Néerlandais, les Italiens, les Belges ou encore les Suédois, les gouvernements de coalitions constituent la norme. Pour autant, ce modèle serait-il transposable dans l’Hexagone à l’issue du second tour des législatives anticipées ce dimanche ?
Une grande coalition gouvernementale pour fonctionner malgré une Assemblée sans parti en capacité d’avoir une majorité absolue ? L’idée ne va pas de soi en France, mais ce cas de figure est tout à fait classique chez la plupart de nos voisins européens. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie, en Belgique, ou encore en Suède, les gouvernements de coalitions sont la norme. Le plus souvent, les partis se réunissent après les élections pour négocier — parfois pendant de longs mois — un programme politique et la répartition des différents portefeuilles ministériels.
Ce modèle serait-il transposable dans l’Hexagone si le RN n’obtenait pas la majorité absolue après le second tour des législatives anticipées ce dimanche ? Observer le fonctionnement des autres démocraties européennes permet en tout cas de tirer certains enseignements.
En Allemagne, « une vraie culture de la consultation »
Outre-Rhin, la coalition actuelle, formée en novembre 2021 entre les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux, est un attelage inédit :
« C’est la première fois en Allemagne depuis la Loi fondamentale (la constitution) de 1949 que le gouvernement est composé de trois partis, pose Jeanette Süß, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (IFRI). La coalition tripartite est d’une hétérogénéité historique et, de fait, il y a d’importantes frictions ».
Malgré tout, le gouvernement a jusqu’ici tenu car nos voisins allemands ont en la matière un certain savoir-faire : « La coalition est dans l’ADN politique des Allemands qui ont développé une vraie culture de la consultation au sein et entre les différents groupes au Parlement », poursuit cette spécialiste des comparaisons franco-allemandes.
[...]
« Voir une coalition aussi baroque tenir plusieurs années avec la culture politique française tellement basée sur le conflit me paraît très peu probable », résume Jeanette Süß.
[...]
> Cet article est disponible sur le site "Le Parisien" (réservé aux abonnés).
Média
Partager
Auteurs
Jeanette SÜẞ
Chercheuse, Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri
