Obama face au terrorisme : chronique d’un échec ?
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Le président Barack Obama a remplacé la posture de « guerre globale contre le terrorisme » et la stratégie de contre-insurrection de son prédécesseur par une doctrine de contre-terrorisme s’appuyant largement sur les partenariats. Alors que son second mandat s’achève et 15 ans après les attentats du 11 septembre 2001, force est de constater que les trois axes du contre-terrorisme ont donné des résultats en demi-teinte.
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L’action militaire directe : après le surge de 2009 en Afghanistan, l’administration Obama a remplacé les déploiements massifs par une « empreinte légère » au sol, privilégiant les assassinats ciblés par drone et par opérations spéciales comme celle qui coûta la vie à Oussama Ben Laden en mai 2011. Cette approche est moins coûteuse en vies humaines et en dollars, mais se trouve mise en œuvre dans beaucoup plus de pays. Les résultats sont difficiles à lire puisqu’avec l’apparition de l’État islamique en 2014, les forces américaines sont de retour en Irak et de façon croissante en Syrie, par les bombardements de la coalition, mais aussi par une présence au sol renouvelée. L'évolution récente de la situation dans la région démontre qu’une implication militaire directe est nécessaire pour faire reculer l'EI.
Les partenariats avec les forces armées des pays alliés s’appuient aujourd’hui sur le concept de Building Partner Capacity (BPC). Au cœur du dispositif, ils donnent lieu à une multitude de programmes aux objectifs variés et parfois confus, pour un coût de plus en plus lourd. Ces programmes de formation se sont avérés peu efficaces, que ce soit en Irak, en Afghanistan ou encore en Afrique, dernier front de la guerre contre le terrorisme. L’aide américaine y a souvent renforcé l’autoritarisme des régimes et favorisé la corruption.
Le soft power : l’analyse obamienne du terrorisme diffère de l’approche plus néoconservatrice de Bush. Il ne s’agit plus d’imposer la démocratie par le changement de régime mais de lutter contre les causes socio-économiques du terrorisme et contre l’idéologie répandue par les djihadistes sur les réseaux sociaux. Ici aussi, le constat est décevant. La lecture socio-économique est nécessaire mais pas suffisante ; la lutte sur les réseaux sociaux n’a pas fonctionné. En 2016, cependant, de nouveaux moyens alloués à la DARPA et au CYBERCOM pourraient se révéler plus efficaces.
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