L'irrésistible ascension des mormons américains
Les mormons, dont la candidature de Mitt Romney à la Maison-Blanche fait beaucoup parler, se réclament d'une religion née aux Etats-Unis au 19ème siècle. Les valeurs proposées par leur théologie forment un ensemble singulier et fort, sur lequel il est bon de revenir alors que la communauté, de plus en plus mainstream aux Etats-Unis, se développe à un rythme important dans le reste du monde.
Née aux États-Unis dans la première moitié du XIXe siècle, dans une époque d’effervescence religieuse, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours a été modelée par une histoire et une culture bien particulières.
Ses membres, d’abord en butte aux persécutions, puis à une traversée difficile du continent vers le Far West, ont entamé depuis la fin du XIXe siècle une « normalisation » qui connaît une étape supplémentaire avec la candidature de Mitt Romney à la présidence.
Le mormonisme reste pourtant difficile à appréhender. On ne peut en effet le réduire à un seul type de valeurs et de représentations. Typiquement américaine par certains aspects, sa théologie fait valoir le goût du défi, le sens de l’effort et l’esprit d’entreprise ; mais elle repose aussi sur le respect d’une hiérarchie puissante, un penchant au secret, qu’il s’agisse de liturgie ou des finances de l’Église, et un refus de la dissidence qui tranchent avec les habitudes tout aussi américaines de liberté individuelle et de débat public.
De même, les valeurs sociales que les mormons mettent en avant – importance de la famille, rôle bien délimité de la femme, rejet de l’homosexualité et, jusqu’en 1978, des Noirs dans l’Église – en font aujourd’hui des alliés objectifs des conservateurs. Mais l’intérêt constant pour le travail social et humanitaire les situerait plutôt dans le camp progressiste et leur soif de modernité, de science et de globalisation les positionne aux antipodes des créationnistes et autres chrétiens fondamentalistes, pour lequel la théologie mormone reste de toute manière inacceptable.
Si le particularisme des six millions de mormons aux États-Unis ne pose plus de problème aujourd’hui, leur Église fait face en revanche à un défi de grande ampleur : gérer son succès dans le reste du monde, où ses membres sont aujourd’hui 8 millions.
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