Le salafisme en Allemagne : Un défi pour la démocratie

Même si les salafistes ne représentent en Allemagne qu’une petite partie de la population musulmane, ils déterminent une grande partie des débats sur l’islam.

La majeure partie des salafistes se refuse jusqu’à présent à faire usage de la violence, mais leur intolérance envers les personnes de confession différente constitue un terreau fertile pour le salafisme djihadiste. Certains événements récents, tels que la fusillade tuant deux soldats américains à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main et plusieurs autres attaques planifiées, ont démontré que certains salafistes sont prêts à recourir à la violence terroriste.
Le salafisme représente un défi pour l’Allemagne, du fait de son rejet de la démocratie et des droits de l’Homme, les partisans n’acceptant aucune autorité en dehors de Dieu. Le milieu salafiste se caractérise en Allemagne par le développement rapide du nombre de ses réseaux et de ses regroupements d’individus, sous l’impulsion de quelques prédicateurs qui diffusent leurs messages via des séminaires islamiques et Internet. Leurs discours se focalisent sur les questions identitaires et s’adressent tout particulièrement aux jeunes. Ils prennent en compte les intérêts des jeunes individus se sentant rejetés par la société et leur offrent une voix de contestation.
Les stratégies de prévention devraient se concentrer sur la déradicalisation de la jeunesse. L’idéal est de réussir à faire adhérer les jeunes aux valeurs de la démocratie en soulignant sa compatibilité avec l’islam. La coopération entre les différentes parties compétentes, des autorités étatiques aux partenaires musulmans en passant par la société civile, est une condition préalable essentielle au succès des mesures de déradicalisation.
Marwan Abou-Taam est expert scientifique au sein de l’Office régional de police criminelle du Land de Rhénanie-Palatinat.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le salafisme en Allemagne : Un défi pour la démocratie
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesCe passé qui oblige
Les relations germano-polonaises ne sont pas au beau fixe. L’absence de Donald Tusk à la rencontre du 18 octobre dernier à Berlin en est certainement l’une des meilleures illustrations. L’Allemagne a pourtant une responsabilité historique à l’égard de la Pologne. Hans Stark explique.
La France attend-elle Friedrich Merz ?
En appelant à un « renouvellement et un approfondissement » des relations avec la France, Friedrich Merz entend insuffler un nouvel élan à la relation bilatérale.
Les Verts allemands comme parti de rassemblement. La fin d’une illusion ?
Lors du congrès de Wiesbaden en novembre 2024, Robert Habeck, actuel ministre de l’Économie et du Climat, est désigné candidat de Bündnis 90/Die Grünen pour les élections législatives anticipées du 23 février 2025. Fondé il y a quarante-cinq ans, l’ancien parti contestataire est aujourd’hui fermement établi dans le paysage politique allemand. Souhaitant tourner la page d’une coalition « feu tricolore » malaimée, le parti mise sur la personnalisation de la campagne et un discours optimiste tourné vers l’avenir et la garantie d’une vie meilleure, sociale et équitable.
La montée en puissance de l’extrême droite : l’AfD et le choix de la radicalité
Fondée en 2013, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a continuellement durci ses positions au gré des crises. Depuis 2015-2016 et l’arrivée massive d’immigrés en Allemagne, elle se positionne comme un parti virulemment anti-migrants et continue de consolider son assise dans le système politique allemand, notamment dans les parlements. Si son ancrage est surtout fort dans les régions de l’Est où se trouvent ses principaux bastions, elle séduit également de plus en plus d’électeurs à l’Ouest dans un contexte global de normalisation de l’extrême droite et un contexte national marqué par une forte déstabilisation économique et politique.