Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

Comprendre le Citizenship Amendment Act indien de 2019 : processus, politique, protestations

Notes
|
Date de publication
|
Référence taxonomie collections
Asie Visions
Image de couverture de la publication
couv_av114.jpg
Accroche

La nouvelle loi indienne sur la citoyenneté est un résultat du constitutionnalisme de l’Hindutva qui légitime la notion de victimisation du peuple hindou. Bien que l’opposition à cette loi fasse clairement entendre sa voix, elle reste fragmentée.

Image principale
shutterstock_1594146043essai.jpg
Corps analyses

L’objectif de cet article est d’examiner en détail l’histoire du Citizenship Amendment Act (CAA) 2019, une loi adoptée par le Parlement indien qui offre la citoyenneté aux communautés religieuses non musulmanes de trois États à majorité musulmane (Pakistan, Bangladesh et Afghanistan). L’article envisage le CAA comme un phénomène politique et s’efforce d’identifier les dynamiques politiques qui y sont liées. Il pose trois séries de questions : a) Quel est le contexte historique / politique qui rend cette loi aussi controversée ? b) Quelles sont les questions juridico-techniques liées à cette loi et quelles en sont les implications politiques ? c) Quelle a été la réaction des différents groupes, en particulier des communautés musulmanes ? Quels sont leurs arguments et leurs positions ?

Cet article soutient que le CAA est un résultat du nouveau constitutionnalisme de l’Hindutva. Pour s’affirmer, cette politique s'appuie fortement sur les ambiguïtés juridico-techniques inhérentes au cadre de citoyenneté post-1980. La tendance à une centralisation et un contrôle de l’Etat plus fort dans la réglementation du système de citoyenneté transparaît non seulement dans le CAA, mais aussi dans le National Register of Citizens (Registre national des citoyens) et le National Population Register (registre national de la population). De ce point de vue, le CAA découle de la notion de New India, doctrine politique se fondant sur l’importance d’avoir des « responsive citizens ».

Deuxièmement, le CAA se concentre essentiellement sur le nouvel électorat Hindutva du BJP. Les non-musulmans venant d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh n'obtiendront pas la citoyenneté indienne dès leur arrivée. En effet, le gouvernement n'a pas encore défini le mécanisme qui permettra de déterminer le niveau de persécution religieuse subie, condition préalable à la citoyenneté en vertu des règles de 2015. En fait, rien ne garantit à ces migrants d’obtenir un jour la citoyenneté indienne. Cette ambiguïté technique est toutefois politiquement utile, en ce qu’elle permet aux forces de l’Hindutva de reformuler l'argument de la victimisation hindoue. En ce sens, la citoyenneté pour les personnes non-musulmanes de pays musulmans constitue un nouveau projet à long terme de l'Hindutva contemporain.

Troisièmement, l'opposition au CAA est également fragmentée. La classe politique ne cherche pas à remettre en question l'hégémonie de l’Hindutva. A l'exception de quelques partis, les groupes non-BJP ont eu du mal à s'associer directement aux manifestations anti-CAA. Par conséquent, la dynamique déclenchée par les manifestations anti-CAA dominées par les musulmans n’a pas pu être exploitée pour faire émerger une critique de l’hégémonie de l’Hindutva.

 

Cette étude est disponible en anglais uniquement: Making Sense of India’s Citizenship Amendment Act 2019: Process, Politics, Protests

 

Decoration

Contenu disponible en :

Régions et thématiques

Thématiques analyses
Régions

ISBN / ISSN

979-10-373-0195-6

Partager

Decoration
Auteur(s)
Image principale
Gros plan sur le monde asiatique
Centre Asie
Accroche centre

L’Asie est le théâtre d’enjeux multiples, économiques, politiques et de sécurité. Le Centre Asie de l'Ifri vise à éclairer ces réalités et aider à la prise de décision par des recherches approfondies et le développement d’une plateforme de dialogue permanent autour de ces enjeux.

Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

Le Centre Asie entretient des relations institutionnelles suivies avec des instituts de recherche homologues en Europe et en Asie et ses chercheurs effectuent régulièrement des terrains dans la région.

Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

Image principale

La coopération de sécurité maritime dans le Pacifique

Date de publication
06 décembre 2024
Accroche

La France joue un rôle important dans la sécurité maritime du Pacifique, notamment à travers la participation active de ses territoires d'outre-mer et la contribution de ses forces armées stationnées aux initiatives de coopération régionale.

Image principale

L'IA et les normes techniques en Chine et dans l'UE : Priorités divergentes et le besoin de terrain d'entente

Date de publication
31 octobre 2024
Accroche

Vu le potentiel hautement perturbateur de l'IA, la coopération mondiale en matière de sécurité et de gouvernance de l'IA est primordiale. Cependant, le potentiel profondément transformateur de l'IA garantit également qu'un niveau élevé de concurrence et de rivalité systémique est probablement inéluctable. Comment l'UE peut-elle gérer au mieux sa relation complexe avec la Chine dans le domaine de l'IA afin d'assurer un niveau nécessaire de coopération malgré la concurrence et les rivalités ? 

Image principale

L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale

Date de publication
13 novembre 2024
Accroche

Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.

Image principale

La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées

Date de publication
07 octobre 2024
Accroche

La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué  » (内卷).

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
couv_av114.jpg
Comprendre le Citizenship Amendment Act indien de 2019 : processus, politique, protestations, de L'Ifri par
Copier