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Allemagne-Ukraine : les chars Leopard de la discorde

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Les chars Leopard 2 sèment la discorde au sein de la coalition allemande, entre le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz et ses alliés verts et libéraux...

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Avec
  • Hans Stark Professeur de civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne-Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI

 

À Berlin, ce matin, Olaf Scholz s’exprimera devant la chambre basse du parlement au sujet de la demande de pays tiers qui souhaitent livrer en leur nom des chars de construction allemande à l’armée ukrainienne en guerre. C’est le cas de la Pologne ou de la Finlande. Selon plusieurs médias, le chancelier allemand devrait donner son feu vert, engageant ainsi les chars Léopard 2 dans la guerre. Ces chars modernes au blindage très épais sont réclamés depuis des semaines par l’Ukraine. Mais cette demande donne lieu à un débat sans précédent au sein de la coalition au pouvoir en Allemagne et la position du chancelier a particulièrement évolué. L’utilisation des chars Léopard à la frontière russe représente un enjeu sur le plan politique, mais aussi historique et stratégique.

Léopard 2 : un char référence…

Les chars allemands sont une référence dans l’armement européen. On dénombre 2 000 chars Léopard au sein des différentes armées européennes. Difficiles à neutraliser, ces derniers possèdent une capacité et une distance de tir supérieur aux chars russes. Ils permettent un combat en réseau, c’est-à-dire qu’ils sont en capacité de faire le lien avec les autres chars et les forces aériennes. Or, le combat en réseau n’est pas pratiqué par les Russes, qui n’en possèdent pas le savoir-faire. La dotation de l’armée ukrainienne en chars Léopard 2 représenterait donc un avantage considérable.

Une Allemagne prudente dans la guerre ?

En vertu de la législation nationale, un pays possédant des équipements militaires allemands doit demander le feu vert de Berlin pour les transférer à un pays tiers. La Pologne, par l’intermédiaire de son Premier ministre Mateusz Morawiecki a menacé d’envoyer quatorze unités en territoire ukrainien sans même attendre la validation de Berlin. Or la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock du parti Les Verts a annoncé sur LCI qu’elle laisserait faire les Polonais : " On ne s’y opposerait pas ". Une déclaration qui témoigne des distensions au sein de la coalition au pouvoir.

Si le chancelier Olaf Scholz confirme l’autorisation de livraison des chars, comme le laisse penser la presse allemande, cette décision représentera une évolution remarquable de Berlin sur les livraisons d’armements à l’Ukraine. Initialement, il n’était question que d’envoyer des casques aux soldats ukrainiens, puis progressivement l’Allemagne s’est vue plus largement contribuer à l’effort de guerre. Néanmoins, sa position reste encore qualifiée de prudente. 
 

« Au regard de son historique lourd dans la région, l’Allemagne a bâti sa politique étrangère de défense sur la logique que le pays se défend uniquement sur son territoire ou éventuellement sur celui des pays alliés de l’OTAN », Hans Stark


Or, depuis février dernier, Berlin est sommé par les autorités ukrainiennes de s’investir à leurs côtés, un engagement présenté comme une façon pour l’Allemagne d’être " du bon côté de l’histoire " et de ne pas se faire encore l’allié de la terreur...


>> Ecouter le podcast sur le site de France Culture

 

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Hans STARK

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Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri