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China's Soft Power in Europe: Falling on Hard Times

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L'analyse de 17 pays et des institutions de l’UE révèle que le soft power chinois en Europe – défini comme la capacité d'influencer les préférences par l'attraction ou la persuasion – est en déclin.

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Ce rapport, qui rassemble des experts de tout le continent, est le fruit d'une collaboration entre les 20 instituts de recherche qui composent l'ETNC (European Think-tank Network on China), dont l'Ifri est membre fondateur.

Le développement du soft power est un pilier de la politique étrangère chinoise depuis 2007 et reste un objectif affirmé de la stratégie politique de la Chine à l'horizon 2035. Ce rapport identifie trois approches majeures que la Chine a adoptées pour développer son soft power en Europe :

  • - Promouvoir la langue et la culture chinoises
  • - Façonner l’image de la Chine à travers les médias
  • - Mettre en avant les prouesses économiques de la Chine

Récemment, et plus particulièrement au cours de l'année écoulée, la Chine s'est montrée plus affirmée dans ses tentatives de façonner son image, diversifiant ses modes d’action notamment dans sa communication politique, y compris au travers de l'utilisation systématique des réseaux sociaux.

En ce qui concerne l'économie chinoise, il est parfois difficile de faire la distinction entre l’attrait de la coopération économique et la pression de la coercition économique. Si refuser l’accès au marché chinois aux entreprises et produits européens constitue depuis longtemps une pratique courante de la diplomatie chinoise, le développement et la formalisation de mécanismes de sanction, avec par exemple les "listes d'entités non fiables" et la loi sur le contrôle des exportations, sont la source de préoccupations croissantes. En d'autres termes, l'accès au marché, les opportunités de commerce et d'investissement pèsent certes lourd dans l’attrait que la Chine exerce en Europe, mais ils sont aussi des agents majeurs de son pouvoir coercitif.

On observe différents modes de projection du soft power chinois à travers le continent, où l’on peut identifier quatre groupes parmi les pays analysés dans le rapport :

  • Dans le premier groupe (Autriche, Hongrie, Pologne, Portugal et Slovaquie), la Chine ne semble pas être encline à promouvoir activement son soft power, en raison notamment du peu d’intérêt démontré par le public de ces pays vis-à-vis de celle-ci.           
  • En Italie et en Grèce, l’approche de la Chine vise à limiter la tendance à la détérioration de son image et à contenir les dommages.
  • En Allemagne, en Lettonie, aux Pays-Bas, en Roumanie, en Espagne et au Royaume-Uni, la perception de la Chine est clairement en train de se détériorer, et Pékin fait face à une méfiance croissante.
  • Enfin, en République tchèque, au Danemark, en France et en Suède, le soft power de la Chine est manifestement en chute libre.

Les institutions européennes semblent suivre la tendance décrite dans le troisième groupe : à savoir une vigilance accrue vis-à-vis des risques posés par les ambitions géopolitiques croissantes de la Chine.

Un certain nombre de facteurs sont à l'origine de ces tendances, des conséquences du COVID-19 aux récents développements de la situation politique au Xinjiang et à Hong Kong, en passant par l'impact de la rivalité croissante entre Pékin et Washington. Ces éléments semblent aujourd’hui influencer plus fortement les perceptions et les attitudes européennes envers la Chine que les sources traditionnelles de son soft power.

En réponse à cette tendance à la dégradation de son image, la communication publique officielle chinoise en Europe est devenue plus proactive, voire agressive, s’accompagnant notamment de l'imposition de sanctions. Le rapport explique que ces nouvelles méthodes, bien que déployées différemment selon les pays, et destinées en partie à l’opinion publique chinoise, témoignent de l'objectif de Pékin d'accroître son influence en Europe. Ces méthodes visent vraisemblablement à prévenir et contrer les critiques plutôt qu’à susciter la sympathie. Il convient alors de s’interroger : la Chine est-elle désormais moins intéressée par le renforcement de son pouvoir d’attraction que par l'exercice de la coercition ?

 

Le déclin du soft power de la Chine en France

Dans ce rapport, John Seaman et Marc Julienne de l'Ifri se concentrent sur le cas de la France.

Ils expliquent que la Chine a cherché à renforcer son attractivité et son soft power dans le pays au fil des années, par le biais d'un certain nombre de canaux : l’approfondissement des liens linguistiques et culturels, le développement de sa présence dans les médias français et de son réseau de relations auprès des élites, la mise en avant des facteurs d'attraction de son économie et, plus récemment, l’élaboration d’un discours politique faisant écho au mécontentement croissant à l'égard des États-Unis.

Malgré ces efforts, le soft power de la Chine en France est en net déclin, notamment dans un contexte où l’agressivité de sa diplomatie publique durant la crise du COVID-19 a suscité une attention plus large sur des sujets tels que les droits de l’Homme, le Xinjiang, ou encore Hong Kong. Ce phénomène a été mis en lumière par de nouvelles données sur l'opinion publique, analysées par ailleurs pour l’Ifri dans un article de Marc Julienne.

Visée par une vague de critiques, la Chine ne semble plus miser sur le soft power dans son approche spécifique à la France. Et bien que l'élite politique française ait été lente à réagir à la détérioration de l'opinion publique vis-à-vis de Pékin, des changements se profilent.

 

Le rapport est disponible en anglais uniquement: China's Soft Power in Europe: Falling on Hard Times

 

Consulter tous les rapports de l'ETNC sur le site www.etnc.info. 

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John SEAMAN

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Chercheur, Centre Asie de l'Ifri

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri
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Gros plan sur le monde asiatique
Centre Asie
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L’Asie est le théâtre d’enjeux multiples, économiques, politiques et de sécurité. Le Centre Asie de l'Ifri vise à éclairer ces réalités et aider à la prise de décision par des recherches approfondies et le développement d’une plateforme de dialogue permanent autour de ces enjeux.

Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

Le Centre Asie entretient des relations institutionnelles suivies avec des instituts de recherche homologues en Europe et en Asie et ses chercheurs effectuent régulièrement des terrains dans la région.

Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

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European Think-tank Network on China (ETNC)
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L’European Think-tank Network on China (ETNC) rassemble des experts sur la Chine de plusieurs instituts de recherche européens. Il se consacre à l’étude policy-oriented de la politique étrangère chinoise, des relations entre la Chine et les pays européens, ainsi que des relations entre la Chine et l’Union européenne. L’ETNC organise des échanges réguliers entre les chercheurs participants afin de développer la communauté de recherche sur la Chine en Europe. Ses travaux cherchent à informer et sensibiliser les décideurs européens ainsi que le grand public sur la façon dont l’Europe, en tant que groupement complexe d’acteurs, interagit avec la Chine, et sur l’impact que le développement de ce pays et l’évolution de son l’évolution de son rôle international auront sur l’avenir de l’Europe. Les discussions et les analyses du réseau ETNC adoptent une approche résolument ascendante, qui intègre les divers aspects des relations bilatérales entre les pays européens et la Chine ainsi que les points de convergence et de divergence des Etats membres de l’UE, afin de produire une analyse réaliste, complète et détaillée des relations sino-européennes. Les avis exprimés dans les rapports de l’ETNC relèvent de la seule responsabilité des auteurs et ne reflètent en aucun cas ceux de l’ensemble des membres de l’ETNC, des institutions participantes, ni des institutions auxquelles les auteurs sont affiliés.

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L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale

Date de publication
13 novembre 2024
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Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.

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La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées

Date de publication
07 octobre 2024
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La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué  » (内卷).

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La Chine en quête d'un saut quantique

Date de publication
22 octobre 2024
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La course mondiale pour exploiter les sciences quantiques s'intensifie. Reconnaissant le potentiel stratégique des technologies quantiques pour le développement économique, militaire et scientifique, la Chine concentre ses efforts sur des percées scientifiques afin de rééquilibrer le rapport de force, notamment dans sa compétition avec les États-Unis. Le président Xi Jinping a souligné l'importance de l'innovation scientifique, en particulier dans les domaines quantiques, pour stimuler le développement national et garantir la sécurité.

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L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale

Date de publication
22 octobre 2024
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Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.

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