La revanche des pétroles de schiste
Cette étude revient sur les facteurs de résilience de la production américaine de pétrole de schiste, notamment au regard de l’évolution du modèle financier et des changements réglementaires avec l’autorisation des exportations de brut aux Etats-Unis, et évalue les perspectives de développement de la production sur le moyen et long terme.
La production américaine de light tight oil (LTO, communément appelés « pétroles de schiste ») a connu une croissance spectaculaire entre 2010 et 2014 qui en a fait la première source d’accroissement de la production mondiale de pétrole. Début 2015, on pouvait toutefois s’interroger sur la pérennité du business model de cette production. Les prix du pétrole s’étaient effondrés et l’incertitude sur la production future américaine était à son comble. La chute brutale du nombre de forages à partir de janvier 2015 faisait craindre une baisse rapide de la production de pétrole brut des États-Unis. Le business model des LTO, fondé majoritairement sur le recours à la dette, renforçait cette projection. Les indépendants, lourdement endettés, ne pourraient plus investir dans de nouveaux puits et la production de LTO s’essoufflerait.
Deux ans plus tard, les LTO ont passé leur premier test avec succès. Si leur production a bien diminué, la réduction a été modérée et largement inférieure à celle que faisait craindre la chute des dépenses d’investissement (CAPEX) et du nombre de forages. Les gains d’efficacité et de productivité, ainsi que les réductions de coûts, ont permis d’abaisser de moitié les prix d’équilibre des LTO. Les indépendants ont recentré leurs activités sur les bassins et emplacements les plus productifs. Il convient ici de signaler le rôle essentiel du bassin du Permian. En deux ans, le Permian s’est transformé en nouvel eldorado. Malgré la chute des forages dans le bassin jusqu’en mai 2016, sa production a poursuivi sa hausse et représente maintenant un quart de la production américaine de brut. Par ailleurs, les indépendants ont valorisé leurs inventaires de puits, qui comportaient des puits forés, mais non « complétés » (drilled but uncompleted wells). Enfin, le nombre impressionnant de puits forés avant la chute des prix a permis aux producteurs de maintenir leur niveau de production.
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