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Vers la fin de l'Etat rentier en Arabie Saoudite?

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L’effondrement des cours du brut depuis juin 2014 remet en cause le modèle économique de l'Arabie Saoudite, qui doit aujourd'hui faire face à des défis considérables.

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Drapeau de l'Arabie Saoudite. Esfera / Shutterstock
Drapeau de l'Arabie Saoudite. Esfera / Shutterstock
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Comme de nombreux pays producteurs, l’Arabie Saoudite a connu une décennie de croissance économique continue entre 2003 et 2013, tirée par l’envolée des cours du baril. Durant cette même période, le PIB saoudien a plus que doublé et le taux de croissance annuel s’est élevé en moyenne à 6%. Le pays s’est constitué un matelas de réserves financières de devises équivalant à son PIB, s’élevant à 732 milliards de dollars (fin 2014). Les dépenses publiques ont quadruplé durant cette décennie, avec 450 milliards de dollars investis dans l’éducation, la santé, les infrastructures ou le transport. En 2014, le niveau de la dette publique a atteint 2% du PIB et le royaume s’est hissé à la 39ème position du classement mondial de l’indicateur du développement humain, alors qu’il occupait la 76ème position en 2004[1].

Avec l’effondrement des cours du brut depuis juin 2014, l’économie saoudienne se trouve aujourd’hui presque paralysée par une diminution de 131 milliards de dollars de ses revenus d’exportations pétrolières (qui représentent toujours entre 70% et 80% de ses exportations totales). Depuis 2014, les surplus budgétaires successifs connus depuis 2003 (à l’exception de 2009) ont cédé la place à des déficits conséquents. Creusé par les primes substantielles accordées par le royaume lors de l’accession du roi Salman au pouvoir, le déficit de 2015 a atteint 97 milliards de dollars. Il a été en partie financé par les réserves de la banque centrale saoudienne SAMA (qui sont passées à 632 milliards de dollars en décembre 2015), le reste étant comblé par des émissions de dette. Le budget de 2016 est quant à lui en partie asséché par les dépenses de sécurité et de défense, qui financent la guerre au Yémen engagée contre la rébellion houthie[2].

Ce n’est certes pas la première fois que le pays doit adapter sa politique économique au repli des cours. Mais bien plus que durant les précédents épisodes de 1986 et 1998 d’effondrement des prix du brut, le royaume saoudien doit aujourd’hui faire face à deux défis principaux liés à la forte pression démographique pesant sur son économie.

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1. Données issues du Fonds Monétaire International (FMI), « Saudi Arabia, IMF Country Report », N°15/251, Septembre 2015, McKinsey Global Institute, « Saudi Arabia beyond Oil : the Investment and productivity transformation », Décembre 2015, et Rapport sur le Développement Humain publié par les Nations Unies

2. FMI op.cit., Pétrostratégies, 4 janvier 2016 et Ministère des Finances d’Arabie Saoudite, « Recent Economic Developments and Highlights of Fiscal Years 1436/1437 (2015) & 1437/1438 (2016) », 28 Décembre 2015.

 

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Vers la fin de l'Etat rentier en Arabie Saoudite?

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Marie-Claire AOUN

Intitulé du poste

Directrice du Centre Énergie de l'Ifri (2014-2017)

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Énergie et Climat
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Le Centre énergie et climat de l’Ifri mène des activités et recherches sur les enjeux géopolitiques et géoéconomiques des transitions énergétiques. Il travaille à la fois sur les enjeux de sécurité énergétique, de compétitivité, de maîtrise des chaînes de valeur, et d'acceptabilité. Spécialisé dans l’étude des politiques européennes de l’énergie et du climat, et des marchés de l’énergie en Europe et dans le monde, ses travaux portent aussi sur les stratégies énergétiques et climatiques des grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde. Il offre une expertise reconnue, enrichie de collaborations internationales et d'événements à Paris et à Bruxelles, notamment.

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