Génération Gezi ?
A l’été 2013 la Turquie vivait au rythme des manifestations et la jeunesse s’exposait pour la première fois sur la scène politique. Un an plus tard le pays est de nouveau sous contrôle et la « génération Gezi » semble rentrée dans le rang. Entre tradition et modernité, la jeunesse turque peut-elle devenir un vecteur d’évolution sociale ?
En juin 2013 se déroulait le plus grand mouvement de contestation anti-gouvernementale de ces trente dernières années en Turquie. A l’origine de ce dernier, une mobilisation pour la défense du parc Gezi, situé au milieu de la mégapole d’Istanbul, et voué à la destruction pour laisser place à la réplique d’une caserne ottomane du XIXème siècle. La protestation des riverains et des groupes d’opposition traditionnels, cristallisée au départ autour de revendications écologistes, s’est rapidement transformée en une lutte contre l’autoritarisme du pouvoir. Les observateurs ont été frappés par la forte implication de la jeunesse dans le mouvement, suggérant l’apparition d’une « génération Gezi »
Pourquoi s’intéresser plus particulièrement aux « jeunes » parmi les manifestants ? La jeunesse est cette période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, entre 15 et 24 ans, où les personnalités se construisent entre reproduction des codes des générations précédentes et volonté de changement social. Le rôle politique et social de la jeunesse turque est un sujet familier pour les sociologues et les historiens, partant du principe que celle-ci peut être considérée de façon homogène et qu’elle a été mobilisée dans le passé au service de projets collectifs. Aujourd’hui sa fragmentation remet pourtant largement en cause l’idée d’une « génération Gezi » cohérente, partageant des idéaux et des objectifs.
Télécharger l’éditorial pour le lire dans sa totalité :
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Génération Gezi ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesDerrière le mirage : une sociologie politique de l'industrie musicale saoudienne
Cette étude porte un regard critique sur l’industrie musicale saoudienne qui est présentée comme une composante importante de la stratégie de diversification économique promue par le prince héritier Mohammed ben Salman. Elle analyse l’enchevêtrement des investissements étatiques dans le secteur de la musique avec les enjeux d’une gouvernance autoritaire. L’article souligne les défis de cette construction d’une industrie musicale « par le haut ». S’il est loin d’être certain que ces efforts contribueront de manière significative à la diversification économique du royaume ou à l’accroissement de son influence culturelle, ils participent néanmoins à la consolidation du pouvoir saoudien et remodèlent le paysage culturel régional.
La diplomatie des otages de Téhéran. Le cas des Européens détenus en Iran
La diplomatie des otages de la République islamique d’Iran désigne une stratégie politique et diplomatique dans laquelle Téhéran utilise la détention de citoyens occidentaux, de binationaux ou de citoyens iraniens résidant en Europe, en Australie ou aux États-Unis comme levier dans les négociations diplomatiques. Cette pratique vise à exercer une pression pour obtenir des concessions politiques, économiques ou diplomatiques dans le cadre de la stratégie de Téhéran dite de la réponse asymétrique.
Israël-Gaza après le 7 octobre
Le conflit à Gaza met aux prises deux acteurs en crise interne : des Palestiniens sans représentation crédible et des Israéliens politiquement très clivés. Les solidarités avec l’un et l’autre camp s’ordonnent internationalement de manière nouvelle, avec les poids inédits des opinions et d’instances internationales qui affectent le rapport de force global. Seule une mobilisation internationale pourra rendre possible une solution à deux États, unique sortie crédible pour un conflit séculaire.
Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.