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L'Europe et ses populations excédentaires

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Lorsque les dix-huit gouvernements représentés à Bruxelles en novembre et décembre 1951 à l'hôtel Atlanta adoptèrent la Résolution qui porte le nom de la capitale belge et créèrent l'organisation alors nommée Comité intergouvernemental provisoire pour les Mouvements migratoires d'Europe, un acte important, sous une apparence modeste, venait d'être fait dans un domaine jusqu'alors trop négligé.

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Le problème des populations excédentaires de l'Europe — problème qui, entre les deux guerres, avait joué si puissamment contre la paix, puisqu'il avait servi de base à la théorie de l'espace vital et de prétexte à une politique d'agression — venait en effet d'entrer réellement dans la voie de l'organisation et de la coopération internationales. Il n'y entrait sans doute que sous une forme provisoire à titre d'expérience, avec des moyens limités, en dehors des Nations Unies et en quelque sorte par la petite porte, sous le seul aspect de l'émigration outre-mer, mais il y entrait cependant, et par là le problème se trouvait porté, au même titre que l'avait été celui des personnes déplacées, celui des réfugiés arabes en Palestine, ou celui de la reconstruction et de l'assistance en Corée, au rang des grands problèmes internationaux jugés dignes d'un effort international.

Le nom de Bruxelles restera associé à ce texte dont l'importance réelle dépasse de loin l'apparence et les dispositions modestes. On a parfois critiqué cette Résolution en disant en particulier qu'on avait alors commis l'erreur de ramener toute la question de l'émigration outre-mer à une affaire de transports. Mais c'était en un temps où beaucoup de gouvernements hésitaient encore soit sur la nécessité de l'effort à entreprendre, soit sur le type d'organisation le mieux qualifié pour l'entreprendre. Entre le projet présenté à Naples par le Bureau international du travail (BIT) et ce qu'on appelait alors le projet américain ou projet de l'Organisation internationale des réfugiés (OIR), les différents gouvernements, et dans plusieurs pays les autorités nationales elles-mêmes, d'un côté les Affaires étrangères, de l'autre les ministères du Travail, se trouvaient souvent divisés. On reprochait généralement au premier projet son ambition, tout en soulignant qu'il n'avait pas l'appui des États-Unis ; au second on reprochait sa modestie. Les organisations et instances internationales Organisation européenne de coopération économique (OECE), Conseil de l'Europe, pour n'en citer que deux, se rangeaient elles-mêmes d'un côté ou de l'autre, et l'on put craindre ce que M. Giusti del Giardino a appelé à l'époque la « guerre des organisations ». En fait, l'espoir de voir aboutir après l'échec de Naples le mince projet présenté à Bruxelles, projet qui représentait pour ceux qui ont bien voulu le comprendre alors un essai de mise en oeuvre de la solidarité internationale dans le domaine des migrations outre-mer, ne tenait vraiment qu'à un fil ; c'est miracle que celui-ci ne se soit pas brisé.
 

PLAN DE L'ARTICLE

Qu'est-ce qu'une population excédentaire ?

Le monde est-il surpeuplé ?

Les choix politiques

 

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L'Europe et ses populations excédentaires

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Gros plan sur le monde asiatique
Centre Asie
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L’Asie est le théâtre d’enjeux multiples, économiques, politiques et de sécurité. Le Centre Asie de l'Ifri vise à éclairer ces réalités et aider à la prise de décision par des recherches approfondies et le développement d’une plateforme de dialogue permanent autour de ces enjeux.

Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

Le Centre Asie entretient des relations institutionnelles suivies avec des instituts de recherche homologues en Europe et en Asie et ses chercheurs effectuent régulièrement des terrains dans la région.

Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

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Déploiement de la frégate Bretagne dans l’Indo-Pacifique : mettre en oeuvre la stratégie française dans la région

Date de publication
02 septembre 2024
Accroche

Le déploiement de la Frégate multi-missions (FREMM) Bretagne de la Marine nationale dans l’Indo-Pacifique ces derniers mois démontre la capacité française de projection loin de la métropole, et concrétise sa stratégie indopacifique.

Ramses 2025. Entre puissances et impuissance

Date de publication
04 septembre 2024
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Jamais on n’a décompté autant de puissances pouvant, dans leur espace de jeu, dérégler les équilibres internationaux ; jamais les puissances dominantes n’ont semblé aussi impuissantes à parer à la fragmentation du monde.

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Le réinvestissement stratégique du Japon dans le Pacifique insulaire

Date de publication
08 juillet 2024
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Le Japon a pris conscience de l’importance stratégique du Pacifique insulaire avec une approche multiforme, intégrée, qui reste discrète. Pour Tokyo, il s’agit de faire face aux avancées chinoises dans la région et de trouver des partenariats avec les États insulaires mais aussi avec les puissances comme l’Australie ou la France. Toutefois, les ressources consacrées par le Japon restent encore limitées.

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La stratégie indopacifique de la France

Date de publication
15 juin 2024
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Cet article est extrait de la revue Question internationales - n°118 - Avril-mai 2023.

Nouveau théâtre de la rivalité stratégique entre la Chine et les États-Unis, l'espace indopacifique représente un intérêt croissant pour la France. Elle y défend les intérêts liés à son vaste territoire maritime en y promouvant le multilatéralisme et en y nouant de multiples partenariats.

Comment citer cette étude ?

L'Europe et ses populations excédentaires, de L'Ifri par
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