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Mort de Yukiya Amano, le diplomate japonais qui a garanti à l’AIEA son indépendance

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cité par Marc Semo, dans

  Le Monde
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Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano, est mort, lundi, à l’âge de 73 ans. Son décès survient alors que le respect de l’accord sur le programme nucléaire iranien fait l’objet de vives tensions entre Téhéran, Washington et les capitales européennes.

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Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) depuis dix ans, Yukiya Amano, 73 ans, est mort lundi 22 juillet. Un décès comme un symbole alors que l'accord de juillet 2015 gelant et mettant sous contrôle international, au travers des inspections de l'AIEA, le programme nucléaire iranien est plus menacé que jamais, à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis décidé par Donald Trump en mai 2018.

Depuis des mois, M. Amano était très malade. Il avait subi une intervention médicale, mais la nature de ses problèmes de santé était un sujet tabou au sein même de l'agence. Il avait prévu d'annoncer son départ anticipé, pour mars 2020, pour raisons de santé.

Francophone et francophile, ce diplomate japonais âgé de 72 ans accomplissait un troisième mandat à la tête del'agence basée à Vienne, en principe jusqu'en novembre 2021. Comptant 171 pays membres et employant 2 500 experts, l'AIEA joue le rôle de « gendarme du nucléaire » chargé de veiller au respect du traité de non-prolifération (TNP) et de détecter d'éventuels programmes militaires clandestins.

La nomination de son successeur sera décidée par les 35 Etats membres du conseil des gouverneurs de l'agence, comprenant notamment les pays les plus avancés en matière de technologie nucléaire.

« Une stricte neutralité politique »

Aussi bien les Iraniens que Vladimir Poutine et la diplomatie américaine ont rendu hommage à son travail. « YukiyaAmano s'était gagné le respect de tous, ce qui n'était pas évident en ces dix ans marqués par des crises majeures, dont la tragédie de Fukushima, le bras de fer avec la Corée du Nord et celui avec l'Iran », note Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), soulignant « qu'il [avait]réussi à tenir l'AIEA dans une stricte neutralité politique en tant qu'instance multilatérale de garantie de la non-prolifération et des usages pacifiques de l'énergie nucléaire ».

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« Il a réaffirmé une vision avant tout technique de son rôle, à même de rendre sa crédibilité à l'institution. »

  • Yukiya Amano s'est distingué de M. El-Barradei sur la forme comme sur le fond. « Il a cherché à se démarquer de son prédécesseur et de sa politisation du rôle de directeur de l'AIEA en réaffirmant une vision avant tout technique deson rôle, à même de rendre toute sa crédibilité à l'agence », relève Corentin Brustlein, directeur du Centre des études de sécurité de l'IFRI Institut français des relations internationales (IFRI).

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« Lui succéder ne sera pas simple »

Un rapport sur l'Iran est rendu public tous les trois mois. Jusqu'aux accrocs de ces dernières semaines, Téhéran avait respecté ses engagements même si, désormais, la République islamique revendique certaines entorses, en reprenant l'enrichissement au-delà des 3,67 % autorisés et en accumulant un stock d'uranium faiblement enrichi au-delà du plafond agréé des 300 kg. 

  • « Dans ce jeu diplomatique autour de l'accord, les rapports des inspecteurs de l'AIEA jouent un rôle-clé, et cela est aussi le mérite de la stratégie de Yukiya Amano », souligne Corentin Brustlein.

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Retrouver l'article en intégralité sur le site du Monde

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Corentin BRUSTLEIN

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Ancien Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri