Le traité de Sèvres symbolise pour les Turcs la liquidation de l’Empire et l’action des puissances extérieures pour démembrer la Turquie.
Turquie
La Turquie évolue aujourd'hui très rapidement sous l'influence conjuguée de facteurs externes et de dynamiques internes parfois difficiles à saisir. L'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Union européenne a permis au gouvernement turc de poursuivre une série de réformes politiques pour se conformer aux critères de Copenhague. Après plusieurs années d'ajustement sévère, l'économie turque bénéficie de brillants taux de croissance qui entérinent son statut de marché émergent prometteur. La société civile turque semble aussi se renforcer et acquérir une voix autonome dans les débats en cours sur l'avenir du pays.
Or toutes les incertitudes sont loin d'être levées. Alors que le processus d'ouverture est encore inachevé, le climat de crise politique permanente hypothèque la stabilité de l'économie. Le modèle institutionnel et la culture politique turque traversent une phase de mutation dont les résultats sont difficiles à prévoir. Entre exode rural et nouvelles formes de mobilité sociale, la population turque connaît aussi des changements profonds dont les conséquences sur le contrat social et sur le consensus national seront importantes. Sur le plan diplomatique, la Turquie oscille finalement entre l'ardente obligation européenne, des réflexes de puissance qui augurent de difficiles abandons de souveraineté, et la tentation d'autres alliances qui conforteraient son statut de puissance régionale incontournable.
Loin de simplifier la mosaïque turque, l'intensification des relations avec l'UE semble la compliquer : de nouveaux sujets émergent, qui suggèrent de forger de nouveaux outils de compréhension. Il est indispensable de porter un œil neuf sur la réalité contemporaine turque afin d'y repérer les nouveaux acteurs, les facteurs de mobilisation et les lignes de clivage qui pèseront demain sur les grandes options nationales turques.
Chercheur, programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'Ifri
...Chercheur associé, programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'Ifri
...Chercheur associé, programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'Ifri
...Chercheuse associée, Centre Afrique subsaharienne et Programmes Turquie / Moyen Orient de l’Ifri
...La "question kurde" s'impose de nouveau sur le devant de la scène proche et moyen-orientale.
Cet article examine les positions adoptées par la Turquie sur les armes nucléaires et la défense antimissile balistique (DAMB) à la lumière des évolutions récentes du programme nucléaire iranien et de la posture de dissuasion élargie de l’OTAN.
Les débats récents sur un "modèle turc" pour le monde arabe se sont surtout concentrés sur les réalisations de l'AKP en Turquie et son éventuelle proximité idéologique avec les partis issus de la mouvance des Frères musulmans.
Pays passé en moins d’un siècle du statut d’empire vieillissant à celui de république laïque moderne et orientée vers l’Occident, la Turquie est entrée dans le XXIe siècle en tant que puissance économique déterminée à jouer un rôle régional et international de plus en plus important,...
Les réactions des médias arabes aux manifestations de » masse de juin 2013 en Turquie ont été immédiates, passionnées mais partagées. Elles confirment l’intérêt croissant des sociétés arabes pour les questions turques, mais aussi l’instabilité de l’image de ce pays dans la région.
Les relations entre l’Allemagne, la France et la Turquie ont longtemps fonctionné sur un mode strictement bilatéral, avec une intensité, un style et des domaines de coopération différents. La perspective européenne introduit désormais dans ces relations un début de dynamique triangulaire. ...
La lassitude de l'horreur l'en avait chassée : une horreur plus grande ramène la guerre civile syrienne aux premières pages de nos journaux et sur le devant de la scène diplomatique. Les enjeux, chacun le sait, sont lourds, entremêlés, complexes à distinguer.
L’évolution de la crise économique et politique de l’Europe du Sud est désormais un paramètre important pour prévoir l’évolution des relations euro-turques.
L'approfondissement des projets énergétiques entre la Turquie et la Russie conduit à s'interroger sur l'équilibre entre les deux pays, dans un contexte de forte dépendance énergétique d'Ankara envers Moscou.
La Maison Blanche a annoncé dimanche le retrait de ses troupes, ce qui pourrait entraîner une déstabilisation de toute la région. Alliées de longue date des Etats-Unis dans la lutte antijihadiste, les forces kurdes se retrouvent sans soutien, en première ligne face à un...
La Turquie est dirigée par Recep Tayyip Erdogan depuis 2003. Cette longévité s’explique par l’organisation efficace du parti au pouvoir, l’AKP, et par sa capacité d’adaptation aux circonstances. Le programme de gouvernement repose sur une idéologie qui conjugue nationalisme et islamisme.
Recep Tayyip Erdogan a remis la Turquie sur le devant de la scène internationale en effaçant les humiliations de l'Histoire et en lui redonnant une position centrale entre Occident et Orient. Mais en concentrant tous les pouvoirs et en bridant les libertés à l’excès, il s’expose aujourd’hui à...
La livraison de composants de missiles russes à la Turquie traduit un rapprochement durable mais pas une rupture avec les institutions occidentales comme l’OTAN, analyse Galip Dalay, chercheur à l’Institut français des relations internationales.
Le deuxième scrutin aura donc confirmé, et même amplifié le résultat du premier. Trois mois après l'invalidation de la première élection municipale d'Istanbul, la deuxième a permis au candidat kémaliste et laïc du CHP de l'emporter nettement, avec plus de 54% des voix face à celui de l'AKP, le...
À Istanbul, la liesse s’est exprimée sur les deux rives du Bosphore. Jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi, des dizaines de milliers de personnes ont célébré la victoire d’Ekrem Imamoglu, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) et de l...
En Turquie, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim, candidat de l’AKP (le parti nationaliste au pouvoir) a donc été sèchement battu par un candidat de l’opposition à l’élection municipale, hier à Istanbul. Ekrem Imamoglu, candidat du Parti républicain du peuple (CHP, laïque), a obtenu 54,21...
Dimanche 23 juin, le président turc s'est vu infliger un énorme camouflet. Son candidat aux municipales d'Istanbul (Turquie) a été largement battu par son rival Ekrem Imamoglu. Une victoire accueillie par des scènes de liesse dans les rues d'Istanbul.
Victoire du candidat de l’opposition Ekrem Imamoglu à la mairie d'Istanbul, 3 mois après un premier vote invalidé : nouveau revers pour les islamo-conservateurs de l’AKP, qui perd la capitale économique après déjà Ankara le 31 mars. Invincible depuis 2002, l'AKP vacille-t-il ?
La victoire d’Ekrem Imamoglu à la mairie d’Istanbul va contraindre le président Erdogan à davantage d’ouverture pour ne pas s’isoler, estime Dorothée Schmid, spécialiste des questions turques.