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nov
2023
Publications Briefings de l'Ifri
COP 28 EAU 2023

COP28 : quand finance, énergies fossiles et divisions redessinent l'avenir Briefings de l'Ifri, 16 novembre 2023

« L'humanité a ouvert les portes de l'enfer », déclarait Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, lors du Sommet sur l'ambition climatique à New York en septembre 2023, trois mois avant la COP28. Le sentiment d'urgence semble partagé au sein de la communauté internationale. L'année suivant la COP27 a été marquée par une intensification des actions multilatérales et des événements axés sur la résolution des problématiques climatiques et environnementales plus larges.

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 L'année 2022 s'est conclue avec la COP15 sur la biodiversité qui a établi un Cadre mondial pour cette dernière. Par la suite, l’année 2023 a été l’occasion de tenir une série d'événements multilatéraux majeurs tels que le Sommet Finance en commun à Carthagène (Colombie) ou encore le Sommet sur l'ambition climatique mentionné précédemment qui s'est déroulé lors de la très animée Semaine du climat à New York, comprenant plus de 600 événements annexes. Parallèlement, le G20 et d'autres pays ont engagé des discussions sur la réforme de la Banque mondiale, la création de nouveaux outils pour soutenir les pays pauvres confrontés à des catastrophes liées au climat ou, plus généralement, la réforme de la finance multilatérale proposée par l'Initiative de Bridgetown.

Cependant, à l’issue de ces événements, il est difficile d’apercevoir un consensus émerger sur les réponses à apporter et la communauté climatique semble être extrêmement divisée. Le président désigné de la COP des Émirats arabes unis (EAU), Sultan Al Jaber, incarne d'une certaine manière ces divisions. Il occupe une position controversée en tant que responsable des compagnies pétrolières nationales, ce qui a poussé certaines voix à demander sa démission. Plusieurs questions sont également sources de tensions. L'Union européenne (UE) et d'autres coalitions réclament l'élimination progressive des combustibles fossiles, tandis que les EAU et le groupe des "Like-Minded Developing Countries" (LMDCs), comprenant la Chine, l'Inde et l'Arabie saoudite, plaident en faveur d'une « réduction progressive » de ces dernières. Les nations développées sont incitées à accroître leur participation au financement climatique, en particulier en ce qui concerne le Fonds pour les pertes et les dommages. Cependant, les États-Unis hésitent à s'engager dans cette voie. Les pays peinent également à actualiser leurs plans climatiques ou contributions déterminées au niveau national (CDN), malgré les appels des EAU à les soumettre d'ici septembre 2023 - ces derniers ont augmenté leur objectif de 10 points pour montrer l'exemple. Finalement, l'UE semble être de plus en plus isolée et perdre de son influence, tandis que les nations du « Sud global », en particulier en Afrique, gagnent en pouvoir pour influencer et définir les priorités.

 

Lire la note en intégralité en anglais : COP 28: A Tale of Money, Fossil Fuels, and Divisions

Mots-clés
Accord de Paris changement climatique COP28 Energie énergies fossiles Finance verte Politique climatique Chine Emirats arabes unis Etats-Unis Inde Monde Union européenne
ISBN / ISSN: 
979-10-373-0779-8