Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine
En un mois de combats, plusieurs armes se sont imposées comme des pièces maîtresses des dispositifs russe et ukrainien. Devenant, pour certaines, des cibles à abattre en priorité. Des blindés fumants et calcinés sur les bas-côtés, un hélicoptère abattu par un missile lui arrivant en pleine face, des prisonniers à l'air égaré... De part et d'autre du front, la guerre des images fait rage.
La destruction de matériels militaires permet d'imaginer la violence des combats, mais aussi de mieux comprendre leur utilisation tactique par chaque camp. Après un mois de combats, Le Figaro a recensé dix armements emblématiques du conflit.
Le bombardier tactique Soukhoï Su-34
À l'aube du 24 février, Vladimir Poutine lance son «opération militaire spéciale» en Ukraine. Avant que les blindés ne pénètrent le territoire, ses avions bombardent l'aviation ukrainienne et ses défenses antiaériennes. En pointe de ces bombardements, le Su-34. Cet avion polyvalent, dont les premiers exemplaires ont été livrés en 2011, peut alterner bombardements de cibles militaires, soutien aérien à une attaque terrestre et attaques en profondeur sur l'arrière de l'ennemi. Déjà déployé en Syrie, il y aurait utilisé des armements modernes comme des bombes à guidage satellitaire. Son équivalent occidental est le F-15 américain. La Russie en posséderait une centaine.
- «Le Su-34 possède un grand rayon de combat, entre 600 et 1130 kilomètres. Ses capacités de détection lui permettent de détruire des petites cibles, comme des tanks, que des bombardiers classiques accomplissent mal», explique Dimitri Minic, chercheur à l'IFRI et spécialiste des forces armées russes.
Le chasseur MiG-29
Foudroyer l'aviation ukrainienne au sol a été l'un des premiers objectifs tactiques de l'armée russe. Néanmoins, certains combats aériens ont été observés avec, de part et d’autre, des MiG-29. Conçu pendant la Guerre Froide au début des années 1970, le MiG-29 est le 5e avion de combat le plus utilisé au monde, avec 817 appareils en activité. La Russie et l'Ukraine utilisent ces aéroplanes pour rechercher la supériorité aérienne. En 2016, au cours de l'intervention militaire russe en Syrie, un MiG-29 a été perdu après s'être abîmé en Méditerranée.
- «Le MiG-29 possède une bonne maniabilité et une faible signature radar, mais une faible capacité de réservoirs. Il est plutôt fait pour des missions de combat de courte durée», décrypte Dimitri Minic.
L'hélicoptère d'attaque MI-24
La vidéo a été partagée de nombreuses fois. Un hélicoptère russe, au-dessus d'un champ à proximité d'un cimetière, est touché de plein fouet par un missile Stinger. Cet hélicoptère d'attaque est utilisé par la Russie comme par l'Ukraine. Il peut transporter jusqu'à 8 soldats et être équipé de roquettes et de missiles antichars.
- «Cette capacité de transport léger n'est pas nécessairement exploitée, afin d'utiliser les capacités d'attaque au sol de l'hélicoptère, puisqu'il est ainsi plus léger et donc plus maniable et efficace», fait observer Dimitri Minic.
Les missiles hypersoniques
La nouvelle a frappé de stupeur, d'autant qu'elle est intervenue alors que Poutine a brandi début mars la menace nucléaire. Les 19 et 20 mars, la Russie aurait tiré deux missiles hypersoniques Kinzhal contre un dépôt souterrain de munitions dans l'ouest du pays puis un dépôt de carburant près de Mykolaïv.
- «Pourquoi l'avoir utilisé en Ukraine ? Plusieurs raisons possibles qui ne s'excluent pas mutuellement : l'effet psychologique, surtout eu égard au fait que le Kinzhal peut porter une ogive nucléaire ; la Russie était à court d'autres armes comme l'Iskander à plus courte portée ; mais aussi pour plus grand pouvoir de destruction et de pénétration, surtout pour viser des stocks d'armes souterrains, comme il semble que ce fût le cas en Ukraine», décode Dimitri Minic.
Le lance-roquette Katioucha (TOS-1)
Les explosions retentissent dans la nuit ukrainienne, filmées par un smartphone. Puis un bruit sourd, un champignon de lumière s'élève. La Russie vient d'utiliser l'une des armes conventionnelle les plus ravageuses : une roquette thermobarique. Celle-ci pulvérise un aérosol explosif près du sol qui aspire et brûle l'oxygène environnant pour créer une explosion plus puissante qu'une bombe classique.
Pour le lancer, un TOS-1, monté sur un châssis de char T-72, est nécessaire. La Russie l'a beaucoup utilisé pour pilonner Grozny lors de la deuxième guerre de Tchétchénie. Les roquettes ont une portée de 400 à 3500 mètres.
- «Les roquettes thermobariques sont efficaces contre des infrastructures abritant des défenseurs et des blindés occupés. Elles ont été utilisées par l'armée américaine en Afghanistan», explique Dimitri Minic.
Le drone Bayraktar
Utilisé récemment en Artsakh par les forces azéries, le Bayraktar coûte environ 5 millions de dollars, un prix raisonnable, et peut voler pendant 27 heures à environ 222km/h. Les drones de ce type, utilisés par les Ukrainiens, auraient détruit de nombreux véhicules russes et contribueraient significativement au ralentissement de l'avancée de l'armée russe.
[...]Le char T-72
De la Biélorussie aux environs de Kiyv début mars, une immense colonne de véhicules militaires s'étend, immobile. Parmi eux, de nombreux T-72, principal char victime des contre-offensives ukrainiennes. Il permet de percer les lignes ennemies, d'appuyer l'infanterie, d'identifier et de détruire rapidement des cibles en restant mobile. Le T-72 peut atteindre 60km/h avec une autonomie de 500 kilomètres, et est utilisé par la Russie et l'Ukraine.
- «Le T-72 est un char simple, fiable, très produit et exporté à l'époque soviétique. Néanmoins, comme tous les chars de combat, il est très dépendant de la couverture de la défense antiaérienne et de l'infanterie», nuance Dimitri Minic.
> L'article en intégralité sur Le Figaro.
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