L’Ukraine : après le revirement de la chambre des représentants américaine
La Chambre des représentants a voté en faveur d’une enveloppe de 6.8 milliards d’euros après six mois de blocage par une minorité Républicaine. Comment le speaker de la chambre, Mike Johnson, a-t-il surmonté l’opposition trumpiste ? Qu’est-ce que cette aide va changer pour l’Ukraine ?
Avec 311 pour et 112 voix contre, la Chambre des représentants a finalement adopté, samedi 20 avril, une série de mesures d’aides à la politique étrangère américaine et son financement. Le speaker de la chambre, Mike Johnson, a bien failli y perdre des plumes face au blocage d’une minorité du Parti des Républicain, désigné comme le mouvement MAGA, “Make America Great Again”, le slogan de Donald Trump. Assentiment de Donald trump, voix des démocrates, comment l’opposition a-t-elle été dépassée ? Une belle victoire pour Joe Biden ?
60.8 milliards, c’est plus que toute celle accordée durant l’année 2023 par les Etats-Unis. Outre les 9 milliards de prêt d’assistance accordés à l’Ukraine, cette aide va aussi soutenir largement le complexe militaro-industriel américain. Ainsi 13.7 milliards ont été voté pour l’acquisition de système de défense américain par les Ukrainiens, 13,4 milliards pour compléter les stocks de l’armée américaine, 11 milliards pour les opérations du Pentagone dans la région.
Pour quelles conséquences sur le front ukrainien ? Est-ce que cela pourra permettre à l’Ukraine de reprendre la main ? Mike Johnson affirme que " l'objectif du soutien américain est de donner à l'Ukraine la possibilité de se défendre et de remporter la victoire sur la fédération de Russie". Est-ce que cette aide permet de passer le cap d'une probable offensive russe à la fin du printemps ? La possibilité d’un effondrement de l’Ukraine, elle, reste tabou.
La décision de la Chambre des représentants devrait être entérinée par un vote du Sénat le 23 avril 2024.
Invités :
Anne Deysine, juriste et américaniste, auteur de "Les Etats-Unis et la démocratie" (L' Harmattan, 2019)
Léo Peria-Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri (Institut français des relations internationales)
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