Tchad : la victoire contestée de Mahamat Idriss Déby
Comment évaluer le processus électoral et son niveau de transparence ? Entretien avec Thierry Vircoulon, chercheur à l'IFRI, l'Institut Français des Relations Internationales.
La victoire annoncée de Mahamat Idriss Déby Itno n'est pas une surprise car c'est souvent comme cela que se déroulent les élections au Tchad. Cette élection n'a pas fait exception et tranche avec l'élection d'Idriss Déby père en 1996, qui était aussi une élection de transition mais qui avait été un scrutin à deux tours. Là, c'est un K.O. au premier tour dont les résultats suscitent beaucoup de suspicions au Tchad.
Le processus électoral a été conduit depuis le début par le pouvoir, qui, d'une part, s'est taillé un code électoral à sa mesure et qui, d'autre part, a verrouillé l'ensemble des institutions électorales. Il avait donc toutes les cartes en main, ce qui est toujours le cas au Tchad. Cette élection, que beaucoup de Tchadiens espéraient différente, a finalement été comme les autres.
Plusieurs observateurs ont été surpris par l'annonce des résultats provisoires, intervenue seulement quelques jours après le scrutin. L'agence électorale disait elle-même qu'il lui fallait du temps pour compiler les résultats des 26 000 bureaux de vote. Le délai légal lui laissait jusqu'au 21 mai pour annoncer les résultats et elle avait donc laissé entendre que leur proclamation n'aurait pas lieu cette semaine mais probablement la semaine prochaine. Il y a donc apparemment eu une accélération du travail de la commission électorale par rapport à ses propres prévisions.
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Invité :
Thierry Vircoulon est chercheur associé et coordinateur de l'Observatoire de l'Afrique centrale et australe au Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri.
> Retrouvez l'interview en intégralité sur le site de TV5 Monde.
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