Tapis rouge pour le président chinois, malgré les différends économiques et diplomatiques entre Paris et Pékin

Entre l’Élysée et le col du Tourmalet, Emmanuel Macron accueille avec faste et chaleur Xi Jinping. Guerre économique entre l’UE et la Chine, guerre en Ukraine et à Gaza, les sujets brûlants sont nombreux.

Le président chinois Xi Jinping a atterri ce dimanche à Orly, avant d’entamer lundi à Paris une visite d’État de deux jours, aux enjeux politiques internationaux (Ukraine, Gaza) et économiques, sur fond de guerre commerciale entre Pékin et l’Europe. Signe de l’importance qu’il accorde à son invité, en ce 60e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises (établies par le général de Gaulle), Emmanuel Macron ajoute au volet protocolaire guindé une touche personnelle.

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L’Ukraine au menu des discussions

Autre signal important, Macron a convié pour une réunion trilatérale à l’Élysée la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Il aurait aussi souhaité la présence d’Olaf Scholz (comme il avait invité en même format Angela Merkel en 2019), mais le chancelier allemand – qui a tendance à jouer cavalier seul avec Pékin – est pris par un déplacement dans les pays baltes. Face à un Xi Jinping ami de Poutine, il est important pour les Européens, soutiens de l’Ukraine, d’afficher leur union.

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Xi Jinping sera-t-il plus réceptif cette fois ?

L’expert de l’Institut français des relations internationales (IFRI) Marc Julienne en doute : « La Chine fait tout son possible pour se tenir à distance du conflit, considère que cette guerre ne la concerne pas. Elle n’a pas intérêt à s’impliquer davantage, ni dans le sens des Européens, ni dans celui d’un soutien militaire à la Russie. »

Alors que Washington accuse Pékin de soutenir l’effort de guerre russe, Paris refuse de commenter ces propos. Reste qu’après la France, Xi Jinping s’envolera pour la Serbie et la Hongrie, deux pays européens très pro-russes.

La question des droits de l’Homme

Autre gros morceau, et sujet qui fâche, l’économie. Avec la patronne de la Commission de Bruxelles, le chef de l’État abordera les contentieux sur les véhicules électriques chinois, moins chers grâce aux subventions de l’État, risquant de déferler dans une Europe qui a déjà perdu la bataille des panneaux solaires, de l’éolien, etc. En riposte, Pékin accuse l’UE de « protectionnisme », cible spécialement la France en lançant des représailles sur les exportations de cognac. Pour autant, des contrats, notamment dans l’agro-alimentaire, devraient ponctuer la visite, le numéro un chinois étant d’ailleurs accompagné de chefs d’entreprise.

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